La délégation des représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est arrivée au Niger pour négocier avec les dirigeants des rebelles ayant pris le pouvoir dans la république au cours d’un coup d’État. C’est ce qu’a déclaré, selon la chaîne de télévision Asharq, le commissaire de la Cédéao chargé des questions relatives à la politique, la paix et la sécurité Abdel Fatah Musa.
Selon lui, la délégation est dirigée par Abdulsalami Abubakar, qui a été président du Nigeria de 1998 à 1999. En parlant de la visite des représentants de la Cédéao au Niger, le commissaire a admis le scénario militaire de l’évolution de la situation dans le pays. Selon lui, le scénario militaire était une version extrême de ceux qui sont sur la table, mais qu’il fallait se préparer à cette évolution des événements.
Un groupe de militaires ayant commencé la mutinerie a annoncé le 26 juillet la destitution de Mohamed Bazoum du poste de président du Niger, la fermeture des frontières de la république, l’introduction d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction de l’activité politique des partis. Le 28 juillet, ils ont proclamé que le général Abdourahamane Tchiani qui, au cours du coup d’État, avait dirigé la garde présidentielle dont les unités avaient arrêté et détenaient toujours Mohamed Bazoum, était devenu le chef d’État. Depuis lors, des manifestations régulières pour le soutien des rebelles et contre la présence de troupes étrangères sur le territoire de l’État ont lieu dans la capitale du pays.
Lors d’un sommet extraordinaire tenu le 30 juillet, les dirigeants de la Cédéao ont demandé aux rebelles qui avaient pris le pouvoir au Niger de libérer immédiatement et de restaurer à son poste le président Mohamed Bazoum ainsi que de rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. Les États de la Cédéao ont donné une semaine aux militaires nigériens pour satisfaire ces exigences. La communauté a menacé de prendre contre les rebelles toutes les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger et n’a pas exclu le recours à la force.