Les centreafricains se sont rendus aux urnes dimanche lors d’un vote très attendu sur une nouvelle constitution qui supprimerait les limites du nombre de mandats présidentiels.
Le président Faustin Archange Touadera veut prolonger les mandats présidentiels de cinq à sept ans et supprimer la précédente limite de deux mandats, lui permettant de se représenter en 2025.
La nouvelle constitution remplacerait celle adoptée lors de l’investiture de Touadera en 2016, alors que le pays était en guerre civile et que 80% de celui-ci n’était pas sous le contrôle de l’État.
Si la nouvelle constitution est adoptée, elle pourrait enraciner indéfiniment le pouvoir du parti au pouvoir, selon les analystes.
Les modifications proposées supprimeraient également les exigences selon lesquelles les décisions de l’exécutif doivent être débattues par le pouvoir législatif et permettraient aux Centrafricains ayant la double nationalité de voter.
La nation riche en minerais mais appauvrie est confrontée à des combats intercommunautaires depuis 2013, lorsque les rebelles majoritairement musulmans de la Séléka ont pris le pouvoir et forcé le président de l’époque, François Bozizé, à quitter ses fonctions.
La plupart des milices chrétiennes ont ensuite riposté, ciblant également les civils dans les rues.
Les Nations Unies, qui ont une mission de maintien de la paix dans le pays, estiment que les combats ont tué des milliers de personnes et déplacé plus d’un million de personnes, soit un cinquième de la population du pays.
Lorsque Touadera a été réélu en 2020, à peine un tiers des Centrafricains se sont rendus aux urnes, en grande partie en raison des menaces de violence des groupes rebelles.
Le gouvernement de Touadera s’est appuyé sur le soutien des casques bleus de l’ONU, des soldats du Rwanda voisin et des mercenaires russes du groupe Wagner pour empêcher les rebelles d’entrer dans la capitale Bangui.
Les groupes d’opposition accusent le parti au pouvoir d’avoir rendu public un projet de nouvelle constitution trop tard pour que les gens puissent prendre des décisions éclairées, moins de trois semaines avant le référendum.
Les résultats préliminaires du référendum devraient être annoncés dans un peu plus d’une semaine, pour être finalisés par la Cour constitutionnelle fin août.
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