La France appelle ses ressortissants à « observer la plus grande vigilance » suite aux événements en cours à Niamey, où le président Mohamed Bazoum a été déchu par des FDS (forces de défense et de sécurité), réunies sous la bannière du CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie).
Dans un bulletin d’alerte publié mercredi soir sur le site du Quai d’Orsay, le ministère des affaires étrangères recommande par ailleurs « de limiter autant que faire se peut, les déplacements en ville, de se tenir informé de la situation et de respecter les consignes de sécurité données en fonction d’éventuels développements ultérieurs ».
Paris, qui n’a, à ce stade, pas réagi de manière officielle depuis la déclaration télévisée du CNSP intervenue dans la nuit de mercredi à jeudi, avait néanmoins fait état de son inquiétude dans un communiqué de presse diffusé mercredi après-midi alors que des militaires retenaient le chef de l’Etat.
« La France est préoccupée par les évènements en cours au Niger et suit attentivement l’évolution de la situation » assurait le Quai d’Orsay avant de préciser que le pays condamne « fermement toute tentative de prise de pouvoir par la force et s’associe aux appels de l’Union africaine et de la CEDEAO pour rétablir l’intégrité des institutions démocratiques nigériennes ».
À noter que l’Etat-Major des armées nigériennes a annoncé, jeudi à la mi-journée, son ralliement aux FDS qui retiennent le président Bazoum et indiquent avoir mis « fin au régime » suite « à la dégradation continue de la situation sécuritaire » et à la « mauvaise gouvernance économique et sociale ».
« Nous réaffirmons notre attachement au respect de tous les engagements souscrits par le Niger et rassurons la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et moral des autorités déchues conformément aux principes des droits humains » a notamment déclaré le colonel Amadou Abdramane Sandjodi lors de sa prise de parole télévisée.
Ce dernier précisait par ailleurs que les « frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à la stabilisation de la situation » et qu’un « couvre-feu est instauré de 22 heures à 5 heures du matin ».
De son côté, l’Etat-Major des armées a mis en garde contre « toute intervention militaire extérieure, de quelle que provenance que ce soit » et qui « risquerait d’avoir des conséquences désastreuses et incontrôlables pour (les) populations et le chaos pour (le) pays ».
Le président déchu, Mohamed Bazoum, est toujours retenu par la junte à ce stade.
Anadolu Agency