Le projet de nouvelle Constitution du Mali a été approuvé à 97% des voix lors d’un référendum, fait savoir ce vendredi l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige).
“Résultats provisoires du scrutin référendaire: le Oui l’emporte avec 97% contre 3% (président de l’Aige)”, indique sur son site le média aBamako. Le vote s’est tenu le 18 juin avec un taux de participation de 38%.
Le projet de nouvelle Constitution a été élaboré par une commission spéciale et doit venir remplacer la loi fondamentale en vigueur depuis 1992. Le document soumis au référendum compte 195 articles et élargit considérablement les pouvoirs du chef de l’État. Il dispose que le président “détermine la politique de la Nation”, nomme le chef du gouvernement et les ministres et met fin à leurs fonctions. En outre, “le gouvernement est responsable devant le président” et non plus devant l’Assemblée nationale (parlement monocaméral).
Le président obtient également le droit de dissoudre le parlement et d’initier l’écriture des lois. Il est élu pour cinq ans au suffrage universel direct et n’est rééligible qu’une fois. En outre, il est proposé de créer une deuxième chambre du parlement (le Sénat) et une Cour des comptes. Le projet de Constitution décide également que les treize principales langues du Mali deviennent nationales, le français obtenant le statut de langue de travail.
Le Mali a connu deux coups d’État militaires depuis août 2020. Le premier, le 18 août 2020, a écarté du pouvoir le président Ibrahim Boubacar Keïta. Un groupe de militaires dirigé par le colonel Assimi Goïta a nommé Bah N’Daw président par intérim. Cependant, le 26 mai 2021, ce dernier a été démis de ses fonctions par le même groupe de militaires et, sur décision de la Cour constitutionnelle du Mali, c’est Assimi Goïta qui a été nommé chef de l’État pour la période de transition. Les militaires ont annoncé que la présidentielle se tiendrait en février 2024.