Le Président français Emmanuel Macron a accusé, ce vendredi, la Russie d’être une “puissance de déstabilisation de l’Afrique” et a affirmé que les choix de Moscou “ne jouent pas un rôle bénéfique pour la communauté internationale”.
En marge du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui se tient à Paris, Emmanuel Macron a accordé un entretien à Franceinfo, RFI et France 24, des chaînes publiques françaises de radio et télévision.
Interrogé sur d’éventuels futurs entretiens avec le Président russe, Vladimir Poutine, le chef d’État français a déclaré qu’il n’a “pas de raison de l’appeler aujourd’hui”, ajoutant que “l’Ukraine mène actuellement une contre-offensive”. Selon Emmanuel Macron, “la Russie s’est mise de son propre chef dans une situation qui est de ne plus respecter le droit international, de redevenir au fond l’une des seules puissances coloniales du XXIᵉ siècle, en menant une guerre d’empire auprès de son voisin, l’Ukraine”.
Tentant de nuancer ses propos sur la Russie et son chef d’État, Emmanuel Macron a néanmoins gardé une porte entrouverte au dialogue. “S’il m’appelle pour proposer quelque chose, je le prendrai, car la France a toujours été une puissance facilitatrice”, a-t-il expliqué. Mais, la reprise du dialogue n’est possible que s’il y a un respect du droit international, qui est le seul qui nous permette de vivre en paix”.
“Le temps viendra, je l’espère, de négociations aux conditions de l’Ukraine”, a-t-il ajouté.
Concernant la présence de la Russie en Afrique, le Président français a estimé que Moscou “est une puissance de déstabilisation de l’Afrique à travers des milices privées qui viennent faire de la prédation, des exactions sur les populations civiles”.
“Cela a été documenté par les Nations Unies en République centrafricaine à travers la milice Wagner”, a-t-il insisté, ajoutant que les choix de Moscou “ne jouent pas un rôle bénéfique pour la communauté internationale”.
Les relations se sont davantage tendues entre Paris et Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, alors que la France a adopté une position de solidarité avec Kiev, en coordination étroite avec ses alliés de l’Otan.
Le 13 juin courant, la France a accusé la Russie d’avoir mené une “campagne numérique de manipulation de l’information contre la France impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé en amplifiant de fausses informations”.
Lors de sa conférence hebdomadaire, la Porte-parole du ministère françaises des Affaires européennes et étrangères Anne-Claire Legendre a indiqué que “cette campagne s’appuie notamment sur la création de fausses pages internet usurpant l’identité de médias nationaux [français] et de sites gouvernementaux ainsi que sur la création de faux comptes sur les réseaux sociaux”.
Anadolu Agency