L’armée française se retrouve une nouvelle fois dans une situation délicate, rappelant les déboires précédemment vécus au Mali et au Burkina. Un contingent militaire français en mission au Tchad a été stoppé et désarmé par les forces tchadiennes aux abords de la base militaire d’Adré, selon un rapport de la presse tchadienne.
Les images de ces militaires, contraints de sortir de leur véhicule et d’attendre pendant que des vérifications étaient effectuées, ont fait le tour des réseaux sociaux, provoquant l’émoi en France et dans le monde.
Les responsables de la base militaire d’Adré n’avaient pas été informés de cette mission française selon la presse qui cite des sources tchadiennes. Les militaires français se dirigeaient vraisemblablement vers la frontière soudanaise, afin de soutenir l’armée tchadienne en conflit avec les forces du général Mohamed Hamdane Daglo.
Cette situation a suscité des interrogations et a rappelé les déboires militaires français en Afrique de l’Ouest. L’incident survient en effet après le retrait des derniers soldats français du Mali en août 2022, où environ 3000 militaires restent toujours déployés dans les principaux pays de la bande sahélo-saharienne.
Cet incident a provoqué une réaction de l’état-major français. Les militaires ont pu reprendre leur route après les vérifications nécessaires. Cependant, cette mésaventure met en cause la coopération militaire française en Afrique.
Les images de l’incident, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont été qualifiées de « désolantes pour la coopération militaire française en Afrique » par un journaliste français.
« Images désolantes pour la coopération militaire française en Afrique. Au Tchad, le 8 juin dernier, un officier supérieur de l’armée nationale tchadienne munie d’une kalachnikov fait immobiliser et désarmer un groupe de militaire français en mission de reconnaissance. »
À l’heure où la présence et l’intervention militaire française en Afrique sont déjà largement débattues, cet incident ne fait que renforcer les interrogations sur la pertinence et l’efficacité de ces interventions.
Récemment, des voix se sont élevées contre cette présence. Une idée qui a trouvé écho du côté de la jeunesse tchadienne, comme l’expliquait récemment à Sputnik Abdoulaye Nabaloum, président de la Confédération des associations et mouvements panafricains de l’Afrique de l’Ouest (CAMPAO).
Selon Abdoulaye Nabaloum, à l’instar des gouvernements malien et burkinabè qui ont souhaité et obtenu le départ de l’armée française, la jeunesse de plusieurs autres pays fait pression sur les gouvernements pour se débarrasser de l’impérialisme français.
« Aujourd’hui, le cas du Sénégal où il y a des manifestations, est un exemple. Le cas du Niger, où effectivement la jeunesse réclame de jour en jour, de plus en plus, le départ des soldats français. C’est également au niveau du Tchad, où la jeunesse réclame de plus en plus le départ des bases militaires françaises », a-t-il souligné.