Centrafrique : des Casques bleus tanzaniens épinglés pour abus sexuels

Des soldats de la Minusca scrutent l'horizon lors d'une patrouille sur la route de Damara le 23 janvier 2021.

L’ONU va rapatrier la totalité des 60 membres d’une unité militaire tanzanienne de sa mission en Centrafrique (Minusca) après des allégations d’exploitation et d’abus sexuels visant 11 d’entre eux, a annoncé vendredi la Minusca.

Les éléments de preuves préliminaires recueillis par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l’ONU ont révélé que 11 membres de l’unité, déployés dans une base temporaire de la Minusca à l’ouest de la République centrafricaine, sont impliqués dans l’exploitation et les abus sexuels de quatre victimes”, précise dans un communiqué la Minusca, sans préciser la date des faits.

L’ONU a expliqué avoir mené une enquête interne pour évaluer les allégations, identifier et écouter les victimes présumées, et ajoute avoir informé les autorités tanzaniennes de ces allégations qui ont noté la gravité des allégations et se sont engagées à prendre les mesures nécessaires.

“L’unité sera rapatriée dès que sa présence ne sera plus requise sur place par les enquêteurs”, a précisé Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, réaffirmant que “les Nations unies restent déterminées à mettre en œuvre (…) une politique de tolérance zéro en matière d’exploitation et d’abus sexuels.”

Les victimes ont reçu des soins et un soutien immédiat par l’intermédiaire des partenaires de la mission, en fonction de leurs besoins médicaux, psychosociaux et de protection”, ajoute la même source. Interrogés, les autorités centrafricaines n’ont pas donné suite aux demandes de l’AFP dans l’immédiat.

Les accusations d’exploitation et abus sexuels perpétrés par des Casques bleus dans le monde constituent un fléau récurrent, en particulier en Centrafrique, contre lequel l’ONU essaye de lutter depuis des années.

En 2021, l’ONU avait ordonné le retrait des quelque 450 Casques bleus gabonais en Centrafrique après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels sur lesquels le gouvernement de Libreville avait ouvert une enquête.

La Minusca avait alors invoqué de nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement sur cinq filles, dans une localité du centre du pays.

Depuis 2015, l’ONU indique sur son site avoir enregistré 254 accusations d’abus ou d’exploitation sexuelle visant des membres de la Minusca en Centrafrique, et a identifié 659 victimes.

Source : Africa News