L’Occident s’inquiète de la montée en puissance de la Chine et du retour de la Russie sur la scène internationale en qualité de superpuissance, écrit le quotidien libanais Al Binaa. Selon ledit média – la goutte qui a fait déborder le vase constitue la question de l’expansion des BRICS. Et que c’est sur cette base qu’un monde nouveau sera construit, sur les ruines de l’hégémonie étasunienne.
L’Occident, avec à sa tête les Etats-Unis, ne voile plus son inquiétude quant à la croissance de la puissance économique de la Chine et du retour de la Russie en tant que superpuissance égale aux USA, ainsi que de son influence croissante dans diverses régions du monde. Comme le mentionne l’auteur de l’article – Washington et ses alliés croulent sous les dettes et les crises bancaires, tout en souffrant du ralentissement de la croissance économique, de la montée de l’inflation, du chômage et de la hausse du coût de la vie.
Selon le média libanais – la situation est d’autant plus aggravée par les dépenses à grande échelle des régimes occidentaux dans la confrontation entre l’Otan et la Russie en Ukraine. Pour autant et de l’autre côté du monde, c’est-à-dire en Orient, nous assistons aujourd’hui à des changements encore plus importants qui dessinent l’avenir du monde nouveau. Un monde qui a commencé à émerger des ruines d’une hégémonie étasunienne unilatérale – qui lutte pour le maintien de son pouvoir planétaire, mais jusqu’à présent sans succès. Les nouvelles réalités et rapports de force se sont avérés plus forts que les désirs des USA et de l’Occident.
L’auteur de l’article, Hassan Hardan, rappelle également que lors de la récente rencontre en Afrique du Sud des pays membres des BRICS, il était question de l’adhésion de nouveaux membres – représentés par plusieurs pays en développement capables de jouer un rôle économique et politique important dans les relations internationales. Parmi ces Etats figurent: l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Algérie, l’Egypte, les Emirats arabes unis, Bahreïn, la Syrie, le Sénégal, le Soudan, la Turquie, la Tunisie, l’Argentine, l’Afghanistan, la Biélorussie, le Bangladesh, le Venezuela, le Zimbabwe, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Mexique, le Nigéria, le Nicaragua, le Pakistan, la Thaïlande ou encore l’Uruguay.
A notre niveau il serait juste de rappeler que bien qu’il soit peu probable que tous les intéressés puissent rejoindre immédiatement le bloc des BRICS, il est probable que l’adhésion des candidatures les mieux préparées soit très certainement à l’ordre du jour des pays constitutifs de l’alliance.
Par contre et pour revenir à l’article d’Al Binaa, son auteur considère que dans un avenir proche pas moins de 13 nouveaux membres seront admis au sein des BRICS. Et en ce sens, il mentionne clairement les bouleversements que cela représentera dans divers domaines. Sur le volet démographique, les BRICS sont pour rappel déjà représentés par les deux pays les plus peuplés du monde, en l’occurrence la Chine et l’Inde. Et avec l’adhésion ne serait-ce que de ces 13 nouveaux membres, la population totale de l’alliance BRICS augmentera d’environ 15-20%. Ce qui représentera tout simplement près de 60% de la population terrestre.
En termes de ressources naturelles – suite à cet élargissement prévu – les BRICS deviendront le plus grand propriétaire de pétrole, de gaz et de minéraux à l’échelle mondiale. Et pourront par la même occasion contrôler la production mondiale et ses prix, puisque ces ressources représentent la base de la détermination des prix des produits manufacturés. Ce qui à son tour augmentera la concurrence avec les produits occidentaux. Et cela permettra aux pays membres des BRICS de conquérir les marchés mondiaux – grâce à la qualité des produits et à la capacité de les produire à un prix plus bas.
Dans le volet militaire, le potentiel des pays BRICS montera également en puissance, car outre la Russie et la Chine (respectivement les 2ème et 3ème puissances militaires mondiales), de nombreux autres Etats possèdent une industrie militaire développée. Cela sans d’ailleurs oublier que l’Inde est quant à elle la 4ème puissance militaire mondiale et est elle aussi une puissance nucléaire.
Enfin et selon Hassan Hardan – nombre de pays qui aspirent à rejoindre les BRICS pour définitivement donner naissance au concept des BRICS+, possèdent une position géographique importante. Cela permettra alors à l’alliance pro-multipolaire de prendre le contrôle des voies navigables et des détroits internationaux, de même que des routes de transport terrestre, en brisant ainsi le monopole de Washington et de l’Occident dans ce domaine d’importance stratégique.
Pour finir et sans réellement de nécessité à y rajouter quelque chose, il faudrait certainement juste rappeler que ces processus se déroulent au même moment que les pays BRICS et de nombreux Etats du Sud global travaillent activement à se libérer de la mainmise des instruments économico-financiers de l’Occident. Et cela avec des résultats qui ne sont plus à présenter – même si ledit processus n’est qu’en début de son chemin. De manière encore plus générale, il est aujourd’hui évident que dans le cadre des événements contemporains – la ligne de démarcation Est-Sud versus Ouest, entre le monde multipolaire et les nostalgiques de l’unipolarité – sera bel et bien tracée.
Observateur Continental