Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a réaffirmé, lundi, l’engagement de son pays à compter sur ses propres forces dans la lutte contre le terrorisme, rejetant toute idée d’accepter des troupes étrangères sur le sol burkinabè.
Répondant à l’appel de l’Unité d’action syndicale (UAS) des milliers de travailleurs ont participé à une marche, ce lundi à Ouagadougou, pour réclamer des meilleures conditions de vie et de travail ainsi que le retour de la sécurité dans les localités en proie au terrorisme.
Comme chaque année, à l’occasion de la Fête du travail, les travailleurs burkinabè ont remis au chef du gouvernement une plateforme revendicative portant entre autres, sur la lutte contre le terrorisme, les mesures contre la vie chère et le respect et l’élargissement des libertés individuelles et collectives.
Prenant la parole, le chef du gouvernement burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a expliqué que “si le territoire disparaît, aucun droit ne saurait subsister : que ce soit le droit à l’emploi, le droit à la création d’entreprise le droit d’expression, tout va disparaître”.
“Nous espérons pouvoir faire plus pour mailler tout le territoire avec les fils du terroir qui vont s’occuper de leur propre sécurité pour leur propre avantage”, a-t-il dit justifiant le recrutement des 50 mille combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée).
Sur la question des troupes étrangères, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela s’est voulu rassurant. “Notre Wagner (le groupe paramilitaire russe) ce sont les VDP (volontaires pour la défense de la patrie). Nous pensons que c’est à la population de défendre son territoire. C’est à la nation de se défendre elle-même. Et nous à aucun moment, il ne nous viendra à l’idée d’accepter les troupes étrangères ici”, a-t-il lancé.
Et d’ajouter : “Moi, je vous dis que si vous apprenez que les troupes étrangères sont là, chacun doit abandonner son stylo, sa truelle, son écrou pour aller lutter pour bouter ces troupes étrangères là dehors”.
Après avoir obtenu en janvier le retrait des 400 soldats des forces spéciales françaises stationnés depuis 2009 dans la périphérie nord-est de Ouagadougou, le Burkina Faso a demandé en mars aux autorités françaises de prendre des dispositions en vue du “départ définitif” de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè.
Le gouvernement burkinabè a décrété “l’ordre de mobilisation générale et de mise en garde” afin de “donner un cadre juridique et légal à l’ensemble des actions” engagées par l’Etat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Dans une déclaration en date du 14 avril 2023, l’Union européenne, par la voix du porte-parole de son chef de la diplomatie Josep Borrell, Nabila Massrali, avait déclaré avoir pris note de l’adoption du décret portant mobilisation générale au Burkina Faso et demandé que les droits humains soient respectés.
Dans une déclaration parvenue ce lundi à Anadolu, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, a rassuré l’Union européenne et la communauté internationale dans son ensemble, que le décret portant mobilisation générale et mise en garde prend en compte la protection des droits intangibles garantis par la Constitution du Burkina Faso et les Conventions internationales auxquelles le pays est partie.
Anadolu Agency