Alors qu’elle était attendue depuis belle lurette, la couverture santé universelle se met en place au Cameroun. Ce dispositif essentiel, qui permet d’offrir des soins de qualité accessible à tous, vient d’être lancé à Mendjou dans la région de l’Est-Cameroun par le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie qui accélère, depuis plusieurs années, cette engagement pris par le président Paul Biya auprès de ses concitoyens.
La Couverture Santé Universelle(CSU) est désormais une réalité pour les camerounais. Ce 02 avril, pendant plus de 03 heures d’horloge, la région du Soleil Levant a vibré au rythme de la CSU. Pour ce jour historiquement mémorable, toute l’armada administrative, politique et traditionnelle est venue accompagner le Ministre de la Santé Publique le Dr Manaouda Malachie, dans la ville de Mandjou. Ce qui traduit toute la reconnaissance, et la gratitude des populations à l’endroit du Minsanté, pour le choix porté sur leur localité. Une mobilisation qui traduit également la gravité des attentes vis-à-vis de cette révolution qui commence et qui dans sa première phase cible les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les personnes de tout âge souffrant des pathologies comme l’insuffisance rénale, la tuberculose, le VIH.
Au regard de la conjoncture économique que connaît le monde et à laquelle n’a pas échappé notre pays, le Gouvernement a opté pour une mise en place progressive de ce mécanisme de prise en charge sanitaire qui, pour cette étape, devra toucher plus de 6 millions de personnes sur l’ensemble du territoire.
Pour l’heure, les soins et services couverts sont d’ordre préventifs et promotionnels et englobent la vaccination, la nutrition et les interventions de santé communautaire. Pour ce qui est des soins et services curatifs, ils concernent la consultation des enfants de 0 à 5 ans qui bénéficieront de la prise en charge du paludisme simple et grave, les femmes enceintes dans les régions du septentrion, du Sud et de l’Est et leurs nouveaux nés jusqu’à 42 jours ne seront pas en reste. Les personnes qui souffrent de tuberculose, d’insuffisance rénale, de VIH, d’onchocercose sont également incluses.
les soins d’hémodialyse passeront de 720 000 à 15 000 l’an
« La parfaite implémentation de la CSU devrait permettre de réduire, considérablement, les inégalités par rapport à l’accès aux soins, tout en garantissant la dignité des patients. Même les couches les plus vulnérables pourront désormais et à moindre coût, bénéficier d’une prise en charge de très bonne qualité dans des délais raisonnables, d’ici 2030. La mise en route de la CSU est donc une étape décisive », précise le ministre camerounais de la santé. L’on apprend que les soins d’hémodialyse passeront de 720 000 à 15 000 l’an pour tous les malades enrôlés.
Pour le Dr Manaouda Malachie, “le démarrage effectif de ce projet est l’occasion de célébrer les efforts du président de la République dont les attentions pour le secteur de la santé ne sont plus à démontrer”. En effet, cet engagement politique fort du Chef de l’État constitue une étape importante dans la réforme du secteur de la Santé au Cameroun. Cependant, la réussite de la mise en œuvre progressive de ce projet gigantesque demande la participation de tous, a martelé le Dr Manaouda Malachie, qui a profité de cette tribune pour inviter les populations à plus de discernement, en ne prêtant pas l’oreille aux acteurs de la manipulation tapis sur les réseaux sociaux et qui à chaque fois ne manquent de faire douter les bénéficiaires des initiatives étatiques.
Le cortège a également marqué un arrêt à la Délégation Régionale de la Santé de l’Est, poste d’impression des cartes CSU. Occasion pour le patron de la Santé de s’assurer de la performance de ce dispositif qui permettra d’éviter autant que faire se peut, les lenteurs liées à la production et par ricochet à la prise en charge des patients, la carte CSU étant la condition sine qua non pour l’accès au panier de soins sollicité selon les cas.
Une visite a par la suite été effectuée au Centre Hospitalier Régional de Bertoua pour évaluer le niveau d’avancement des travaux.
Guy Nfondop