Le Tchad a annoncé la nationalisation de tous les actifs d’Esso Tchad, une ex-filiale du géant américain des hydrocarbures ExxonMobil dont N’Djamena conteste la vente récente à une compagnie britannique.
Le ministère tchadien de l’Énergie a annoncé vendredi 24 mars, la nationalisation de tous les actifs et droits appartenant à cette filiale de la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil, y compris les permis d’hydrocarbure et les permis d’exploration et de production.
Les actifs d’Exxon auraient inclus une participation de 40% dans le projet pétrolier tchadien de Doba, qui comprend sept champs pétrolifères avec une production combinée de 28 000 barils par jour (bpj).
Le rapport produit par Reuters et repris par RT mentionne également l’intérêt d’Exxon pour le système de transport d’exportation Tchad-Cameroun, qui s’étend sur plus de mille kilomètres.
La déclaration du ministère tchadien intervient alors que la société américaine a déclaré en décembre avoir conclu la vente de ses activités au Tchad et au Cameroun avec la société britannique Savannah Energy.
Le gouvernement tchadien a alors contesté l’accord d’acquisition de 407 millions de dollars, affirmant que les conditions finales étaient différentes de ce qu’Exxon avait présenté. N’Djamena a averti à l’époque qu’il pourrait demander aux tribunaux de bloquer l’achat par Savannah des actifs d’Exxon dans le pays et de prendre des mesures supplémentaires pour protéger ses intérêts.
En 2017, la Haute Cour tchadienne a exigé que l’explorateur pétrolier paie 819 millions de dollars de redevances en souffrance après qu’Exxon ait été accusé de ne pas avoir respecté ses obligations fiscales. La société est ensuite parvenue à un accord sur ses paiements d’impôts, évitant une amende de 74 milliards de dollars de la part de ce pays d’Afrique centrale.
Le Tchad possède les dixièmes plus grandes réserves de pétrole d’Afrique, exportant 90% de son brut.
Anadolu Agency