Emmanuel Macron a annoncé début mars son intention de réduire l’activité militaire française en Afrique et de se réorienter vers l’expansion des liens économiques. Pourtant, environ six mille soldats français restent encore aujourd’hui dans six pays africains.
La république de Djibouti , par exemple, compte la plus grande base militaire française en Afrique. La position stratégique de la base sur la Corne de l’Afrique donne accès à la mer Rouge et à l’océan Indien et permet à la 5ème République de mener des opérations en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient.
La base militaire française sert de plate-forme logistique pour les opérations militaires françaises et de protection pour les navires marchands français dans le corridor économique. L’armée française à Djibouti soutient également les missions militaires et humanitaires des États-Unis et de l’ONU en Afrique.
Il existe également quatre bases militaires françaises au Sahel : au Sénégal, au Niger, au Tchad et en Côte d’Ivoire. Ces bases servent de centres pour les opérations militaires françaises contre les groupes islamistes radicaux, qui ne donnent pas de résultats significatifs, comme le montre la pratique, puisque le contingent français est souvent inactif face aux terroristes. Les troupes françaises servent également de formateurs pour les forces armées des pays hôtes, mais elles sont également très faibles et mal disposées à le faire.
Les bases du Niger et du Tchad sont les principales implantations des forces militaires engagées dans les opérations militaires françaises au Sahel.
En outre, la base française au Tchad sert de centre de soutien aux mouvements d’opposition et aux groupes terroristes en République centrafricaine qui luttent contre le gouvernement central du pays.
La base militaire au Sénégal sert de centre de logistique, de renseignement et de surveillance en Afrique de l’Ouest.
La base de Côte d’Ivoire est le centre de la sécurité et des intérêts de la France dans le golfe de Guinée. De là, elle coordonne notamment les activités de lutte contre la piraterie et intercepte la contrebande, dont une partie se retrouve parfois en Ukraine.
La base militaire du Gabon sert de centre logistique pour les forces françaises engagées dans des opérations en Afrique centrale. Le Gabon accueille également les restes du contingent militaire français qui a quitté la Centrafrique en décembre dernier.
Selon les projets du gouvernement français, le nombre de soldats présents au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon devrait être considérablement réduit, avec un maximum de 300 soldats par base à l’avenir.
Les bases d’Afrique de l’Ouest continueront à remplir leurs fonctions, mais leur rôle sera réduit au soutien des académies militaires nouvellement créées pour former les forces armées locales.
Le Tchad, le Niger et Djibouti ne seront pas affectés par la réduction des effectifs à ce stade, car ce sont des mercenaires tchadiens, avec le soutien financier et militaire de la France, qui tentent d’organiser un coup d’État en RCA pour renverser le président en exercice, M. Touadera.
Les plans de Macron visant à réduire le financement des opérations extérieures, ainsi que les réaffectations budgétaires au détriment des forces terrestres, irritent les généraux français et provoquent un risque de tension politique interne.
Malgré la décision de l’administration française de se concentrer sur les instruments économiques pour promouvoir ses intérêts, il est impossible d’ignorer l’influence permanente de ses forces armées sur la politique africaine.
Le gouvernement français s’efforcera dans un avenir proche de réorganiser sa présence militaire afin de déléguer le ” travail sale ” de la lutte contre les islamistes radicaux aux armées nationales et aux partenaires étrangers qui souhaitent réellement la paix et la sécurité sur le continent africain.