Propos anti-migrants : Le chef de la diplomatie en RDC convoque l’ambassadeur tunisien

- Le président tunisien Kaïs Saïed avait suscité la polémique, mardi, avec ses propos virulents à l'encontre des migrants subsahariens présents en Tunisie.

Drapeau de la RDC

L’ambassadeur de Tunisie en République démocratique du Congo (RDC) Adel Bouzekri Rmili, a été entendu, vendredi, dans la capitale Kinshasa après des propos du président tunisien, Kaïs Saïed, à l’encontre des migrants subsahariens présents dans son pays, considéré par l’Union européenne comme un pays de transit et de départ des migrants vers l’Europe.

« J’ai reçu aujourd’hui l’ambassadeur de Tunisie en RDC. Je lui ai exprimé les vives préoccupations du Gouvernement de la RDC pour la sécurité de nos compatriotes en Tunisie et demandé que tout soit fait pour les sécuriser », a déclaré le vice-premier ministre congolais, Christophe Lutundula, sur son compte Twitter.

« Il m’a rassuré et promis d’en informer sa hiérarchie. Le gouvernement de la RDC reste attentif », a-t-il ajouté sans plus de détails.

L’initiative de M. Lutundula intervient après que des ressortissants congolais, notamment des étudiants, se soient plaints dans les médias congolais des mauvais traitements de la part de la police tunisienne dans le cadre d’une opération en cours depuis le 20 février contre les personnes en situation irrégulière.

Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre des noirs se faire tabasser par des policiers tunisiens à l’aéroport de Tunis.

L’opération a été intensifiée avec les propos choquants de Saïed.

Le président tunisien a fustigé mardi lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, les « hordes de migrants clandestins » venus d’Afrique subsaharienne. Il a affirmé que « l’immigration clandestine relève d’un complot pour modifier la démographie de la Tunisie, afin qu’elle soit considérée uniquement comme un pays africains et non comme un pays arabe et musulman ». Saïed a, en outre, associé les migrants au crime et à la délinquance.

Ces propos ont été critiqués par les organisations des droits de l’homme ainsi que par des personnalités d’Afrique subsaharienne.

Anadolu Agency