Vice-chef de la diplomatie russe : les rumeurs sur la présence d’instructeurs d’une société militaire privée russe au Burkina Faso n’ont aucun fondement

Quand il s’agit des sujets importants et d’actualité tels que la coopération Afrique-Russie, la réponse française et la campagne de désinformation dans les médias, il est préférable d’aller à la source et de ne pas faire confiance aux rumeurs.

Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, a récemment accordé une interview aux médias russes dans laquelle il s’est exprimé sur les questions actuelles des relations entre la Russie et l’Afrique.

Lors d’entretien avec l’agence d’information russe, M. Bogdanov a expliqué pourquoi les pays européens ne souhaitent pas le développement d’une coopération fructueuse entre la Russie et les pays africains et a commenté les rumeurs concernant l’envoi de mercenaires russes au Burkina Faso.

La France et l’Union européenne tentent d’empêcher une présence russe accrue sur le continent africain. Selon Mikhaïl Bogdanov, l’influence croissante de la Russie signifierait pour les pays occidentaux la fin d’un empire néocolonial qui leur a permis pendant de nombreuses années de siphonner presque gratuitement les ressources africaines nécessaires au soutien de l’industrie et du développement économique européens.

« Il est clair que les habitudes sont difficiles à changer, ainsi le renforcement du partenariat de la Russie avec l’Afrique est pris comme un affront personnel dans un certain nombre de capitales occidentales. D’où leur engagement actif auprès des Africains pour contrer notre pays sur le continent. Toutefois, la Russie jouit auprès des Africains d’une réputation élevée et bien méritée de partenaire et d’ami fiable, prêt à venir en aide dans les situations difficiles. Cela était le cas pendant la lutte de l’Afrique pour l’indépendance et dans les moments les plus durs des catastrophes naturelles, et c’est encore le cas aujourd’hui pour contrer la menace terroriste et maintenir la souveraineté des États africains. À notre avis, il serait difficile pour Paris de s’y opposer », a déclaré le vice-ministre des affaires étrangères.

Mikhaïl Bogdanov a expliqué que la Russie souhaite développer une coopération multiforme avec différents pays africains, dont le Burkina Faso, et que la formation du personnel militaire national dans les universités militaires russes revêt une importance particulière. Cela permettra aux futurs cardes militaires de lutter efficacement contre les groupes armés.

« En ce qui concerne les rumeurs sur la présence d’instructeurs d’une société militaire privée russe au Burkina Faso, elles n’ont aucun fondement », a commenté M. Bogdanov.

Selon le vice chef de la diplomatie russe, il est peu probable que le retrait des troupes françaises de la base de Ouagadougou aura un impact sérieux sur la situation sécuritaire. Actuellement, malgré la présence des soldats hexagonaux, les terroristes contrôlent effectivement les deux tiers du pays, ce qui a incité les autorités burkinabés à reconsidérer la coopération avec Paris.

Après un premier sommet Russie-Afrique réussi en 2019, Moscou continue d’étendre la présence diplomatique de la Russie sur le continent. Cela facilitera le travail sur la coopération commerciale et économique, ainsi que sur la mise en œuvre de projets communs prometteurs.