Le gouvernement a annoncé, ce 31 janvier 2023, la hausse des prix à la pompe des produits pétroliers. Selon le communiqué signé du secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda, les prix du litre du super, du gasoil et du pétrole vendu aux industries par la SCDP augmentent respectivement de 100, 145 et 150, FCFA. Ainsi, dès le 1er février, les prix de ces carburants passent respectivement de 630 à 730 FCFA, de 575 à 720 FCFA et de 410,19 à 560,19 FCFA. Par contre les prix du pétrole lampant et du gaz domestique restent inchangés.
Afin d’atténuer l’impact de cette décision sur le pouvoir d’achat des consommateurs, le gouvernement a également annoncé des mesures d’accompagnement. Il s’agit de la revalorisation de la rémunération des agents publics au taux moyen de 5,2%. Par ailleurs, le gouvernement a proposé que le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) soit revalorisé à 41 875 contre 36 270 FCFA actuellement. Mais cette proposition doit faire l’objet d’un examen avec les partenaires sociaux dans le cadre de la Commission nationale consultative du travail.
La dernière augmentation des salaires des agents publics remonte à 2014. C’était déjà une conséquence d’une hausse des prix des carburants à la pompe. Par décret présidentiel du 7 juillet 2014, les personnels civils et militaires avaient vu leur rémunération de base augmenter de 5%.
Le communiqué du gouvernement a été publié après une « réunion d’information » entre les ministres du Commerce, de l’Eau et de l’Énergie, des Transports et du Travail et les partenaires sociaux, tenue au siège de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) à Yaoundé. Au cours de cette rencontre, le gouvernement a confirmé son intention de procéder à une « hausse imminente » des prix des carburants à la pompe.
Ce qui n’a pas surpris les partenaires sociaux, les autorités ayant donné plusieurs signaux d’une hausse future des prix des carburants à la pompe. Dans la loi de finances 2023, le Cameroun a budgétisé la subvention aux prix des carburants à 350 milliards de FCFA, soit moins de 50% des ressources nécessaires pour maintenir les prix inchangés à la pompe tout le long de l’année, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI).
« (…) Il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement », a ensuite déclaré le chef de l’État, Paul Biya, le 31 décembre 2022, à l’occasion de son traditionnel discours de fin d’année à la nation.