Le pape François de nouveau attendu en RDC

Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi Tshilombo (G), et le pape François posent pour une photo après leur audience privée au Vatican. - Copyright © africanews 2022

Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud début 2023, deux pays africains en proie aux violences dans lesquels il avait reporté sa visite prévue l’été dernier pour raisons de santé.

Le souverain pontife argentin se rendra à Kinshasa du 31 janvier au 3 février 2023, puis à Juba du 3 au 5 février avec l’archevêque de Canterbury, chef spirituel de l’Eglise d’Angleterre, a annoncé jeudi le Saint-Siège.

Ce voyage, initialement prévu début juillet, avait été reporté sine die en juin, le Vatican invoquant les douleurs au genou du pape, qui aura 86 ans en décembre et se déplace en fauteuil roulant ou à l’aide d’une canne.

Mais plusieurs médias avaient aussi évoqué des risques pour sa sécurité, notamment à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, théâtre depuis plus de 25 ans de violences perpétrées par des groupes armés.

Initialement prévue, l’étape dans cette ville ne figure pas dans le nouveau programme, mais la sécurité du souverain pontife restera un défi majeur pour les organisateurs.

“C’est avec une grande joie que nous accueillons cette nouvelle annonce” mais “ça nous fait très mal que pour des raisons sécuritaires le pape ne puisse pas se rendre à Goma pour une visite de réconfort auprès de nos frères qui souffrent à cause de la guerre”, a réagi auprès de l’AFP Mgr Carlos Ndaka, évêque auxiliaire et vicaire général de Kinshasa.

“Nous allons nous organiser pour que quelques représentants de Goma viennent rencontrer le pape à Kinshasa”, a-t-il ajouté.

40e voyage

La RDC, pays d’une centaine de millions d’habitants, compterait 40% de catholiques, selon des estimations. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à celle de Jean Paul II en 1985.

Le pays est un État laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique en particulier a parfois joué un rôle de premier plan dans la vie politique de RDC.

Au total, le pape prononcera 12 discours lors de ce voyage, le 40e à l’étranger depuis son élection en 2013. Outre les autorités, il rencontrera notamment des victimes de violences, des personnes déplacées, des membres du clergé et des représentants d’oeuvres caritatives.

La visite au Soudan du Sud, pays majoritairement chrétien et animiste, sera la première d’un pape depuis son indépendance en 2011.

Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile entre 2013 et 2018 opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a coûté la vie à près de 400.000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.

Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent.

“Historique”

Dans cette deuxième étape, présentée comme “un pèlerinage œcuménique de paix”, le pape sera accompagné par l’archevêque de Canterbury Justin Welby, qui s’est réjoui de “cette visite historique”, et le modérateur de l’Assemblée générale de l’Eglise d’Ecosse Iain Greenshields.

“Ensemble, nous partageons un profond désir d’être solidaires du peuple du Soudan du Sud dans sa souffrance, de revoir et de renouveler les engagements que ses dirigeants ont pris au Vatican en 2019”, a estimé Justin Welby.

Le Saint-Siège a joué un rôle de médiateur dans les négociations de paix: en 2019, François avait ainsi convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar et s’était agenouillé devant eux en les implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.

Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019, lorsqu’il était allé au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice.

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