Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres a déclaré samedi, avoir “appris avec regret” que, vendredi, le gouvernement de transition du Burkina Faso a déclaré “persona non grata” la Coordinatrice résidente/Coordinatrice humanitaire des Nations Unies et responsable désignée dans le pays, Madame Barbara Manzi.
“Le Secrétaire général a pleinement confiance dans le système des Nations Unies au Burkina Faso, ainsi que dans l’engagement et le professionnalisme de Madame Manzi”, a expliqué Stéphane Dujarric Porte-Parole du Secrétaire Général, dans un communiqué.
Le système des Nations Unies, “dirigé par la Coordinatrice résidente, s’est efforcé de travailler avec les autorités de la transition Burkinabè afin d’appuyer les efforts de développement et de fournir une assistance humanitaire indispensable”, a-t-il ajouté.
Le communiqué indique que la “doctrine de persona non grata ne s’applique pas aux fonctionnaires des Nations Unies”.
Peu après la publication du communiqué annonçant l’expulsion de Barbara Manzi du Burkina Faso, la ministre burkinabè en charge des affaires étrangères, Olivia Rouamba, a expliqué vendredi à la télévision publique (RTB) que c’est la personne de Madame Manzi qui est remise en cause par les autorités burkinabè et non le système des Nations Unies.
“C’est l’individu qui n’est pas en phase avec la vision du moment au Burkina Faso. Nous gardons toujours une très bonne coopération avec les Nations unies”, a-t-elle indiqué.
Olivia Rouamba a soutenu que le gouvernement burkinabè reproche à Barbara Manzi d’avoir pris la “décision unilatérale” d’évacuer les familles du personnel des agences du système des Nations Unies sous prétexte que la situation sécuritaire de Ouagadougou était menacée.
La ministre a précisé, en outre, qu’alors qu’une mission des nations unies est attendues en janvier 2023 à Ouagadougou, pour évaluer la situation sécuritaire, “à notre grande surprise, aujourd’hui (vendredi), nous recevons une note de Barbara Manzi qui nous fait cas de l’évacuation des familles des diplomates du système des Nations Unies pour raisons sécuritaires”.
Elle a ajouté que le président Ibrahim Traoré a contacté le Secrétaire général Guterres mercredi, et qui dit ne pas être au courant d’une telle décision.
“Nous avons appris que Madame Barbara prédisait le chaos au Burkina Faso dans les prochains mois”, a souligné la ministre ajoutant que , “madame Barbara n’a pas manqué de nous dire qu’elle est en contact avec des chefs terroristes au Burkina Faso”.
Olivia Rouamba a indiqué que la coordonnatrice résidente, a interdit aux représentants des 33 agences du système des Nations Unies de coopérer directement avec les différents départements ministériels du Burkina Faso, afin qu’elle soit le seul canal de contact avec le gouvernement.
Barbara Manzi a été nommée en août 2021 par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. Elle assurait aussi le poste de Coordonnatrice de l’action humanitaire.
Confronté à une crise sécuritaire alimentée par des attaques terroristes depuis 2015, en plus des actions internes de reconquête du territoire, le Burkina Faso s’est également engagé à diversifier ses partenariats dans le domaine militaire afin d’intensifier la lutte contre le terrorisme.
Le 03 décembre courant, le gouvernement burkinabè a décidé, la suspension immédiate jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national à cause “des manquements” constatés dans le travail du média français, selon un communiqué officiel.
Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022, deux citoyens français ont été interpellés pour activités d’espionnage, et expulsés du territoire burkinabè.
Anadolu Agency