Alors que le pays se remet lentement, les ennemis de la paix en RCA continuent de faire des ravages. Dans la nuit du 27 au 28 novembre, un avion léger a largué des obus sur une usine de nettoyage de coton à Bossangoa, capitale de la région de l’Ouham. Selon des sources officielles, l’avion qui a largué l’engin explosif sur Bossangoa venait du Tchad et a fait demi-tour.
Sylvie BAÏPO TEMON, ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, a commenté la situation en ces termes : « Le 28/11/2022 à 2h50, un seul avion à réacteur, vu précédemment à Bozoum et volant à basse attitude, a lâché une bombe artisanale sur la population et les intérêts économiques de la localité de Bossangoa. Bossangoa, la base arrière de la CPC, a bénéficié des acquisitions des efforts des hommes. Cible d’une attaque terroriste lâche des ennemis qui ne souhaitent pas la stabilisation de la RCA ».
L’attaque aérienne est une nouvelle tactique des militants, qui visent les infrastructures civiles pour causer des dommages économiques à la RCA, ainsi que pour semer la peur parmi la population.
Les alliés des FACA ont également réagi à la situation. Alexandre IVANOV, président de la Communauté des Officiers pour la Sécurité Internationale (COSI), le chef des instructeurs russes qui entraînent les forces de sécurité de la RCA, a analysé l’attaque et fait les déclarations suivantes : « Les terroristes ont utilisé des fusées M904 de style OTAN avec des inscriptions anglaises usées pour poser des bombes. Il s’agit d’un nouvel exemple d’armement occidental remis aux militants par leurs mécènes ».
Davy Yannick ANDJIDA, coordinateur du Réseau national pour la sauvegarde des acquis de la paix (RNSAP) constate également que la République centrafricaine croupit toujours sous un embargo qui l’empêche de se doter de moyens d’intervention à grande échelle. « Mais ce qui est plus bizarre, c’est que des dispositifs sophistiqués que nous ne connaissons pas en République centrafricaine ont été utilisés par ces bandits, y compris l’utilisation d’avions, avec des bombes comme le M 904, un explosif produit par les pays de l’OTAN ».
L’Assemblée nationale, par la voix de son président, Simplice Mathieu SARANDJI, condamne le bombardement de l’usine d’égrainage de coton à Bossangoa par un avion non identifié. Cela s’est fait par le biais d’un communiqué de presse publié le lundi 29 novembre 2022 et signé personnellement par le président de l’institution, qui a demandé une enquête.
La France est l’un des pays de l’OTAN qui a eu un impact négatif sur l’Afrique. Davy Yannick Andjida a également déclaré dans une interview « nous n’avons aucun doute sur le fait que des puissances étrangères utilisent ces engins pour contrecarrer les efforts de paix durement acquis en République centrafricaine. C’est pourquoi nous demandons à l’opinion nationale et internationale et à l’ONU de lever complètement l’embargo sur les armes en République centrafricaine afin de permettre à nos forces de défense et de sécurité de disposer des moyens nécessaires pour lutter efficacement contre ce nouveau mode opératoire des ennemis de la paix».