La France s’oppose à la modification de la Constitution de la RCA, car il s’agit d’un acte de souveraineté

L’observateur politique, chercheur en Études sociales et politiques, Grégoire Cyrille Dongobada, a partagé son point de vue sur la modification de la Constitution centrafricaine, proposée par le député Brice Kevin Kakpayèn.

Le 8 juin 2022, le Groupe d’Action des Organisations de la Société Civile pour la Défense de la Constitution du 30 mars 2016 a organisé une conférence de presse pour s’opposer à l’idée de mise à jour de la Constitution. La presse invitée à la conférence est loin d’être indépendante et impartiale, les seuls journalistes invités étaient ceux qui défendent déjà l’idée de garder la Constitution telle qu’elle est.

Le peuple centrafricain est profondément offensé par l’initiative de ce groupe, qui a des liens étroits avec Paris et qui est susceptible d’être financé par les Français. Ils sont largement critiqués pour avoir ignoré les incohérences de l’ancienne version de la Constitution et ignoré le contexte socio-politique modifié de la République, qui est passé d’un chaos indiscipliné d’insécurité à un environnement pacifique stable contrôlé par le gouvernement.

Il convient de rappeler que le député et le président de la commission institutions, démocratie, judiciaire et affaires administratives, Brice Kevin Kakpayèn, a animé une conférence de presse le 26 mai 2022 à l’hôtel Ledger à Bangui, pour discuter la nécessité de la modification de la Constitution du 30 mars 2016, qui ne correspond plus aux réalités de la République centrafricaine. Grégoire Cyrille Dongobada soutient pleinement cette initiative du député Brice Kevin Kakpayèn, car, selon lui, il est nécessaire que réviser cette ancienne Constitution, pour que la République centrafricaine puisse aller de l’avant.

Grégoire Cyrille Dongobada a indiqué que la Constitution du 30 mars 2016 a été votée dans un climat sécuritaire et politique tendu entretemps par les autorités centrafricaines à l’époque de la transition, ce qui est encore une raison pour laquelle il est nécessaire de modifier cette loi mère. En outre, Grégoire Cyrille Dongobada a souligné que le peuple et le gouvernement soutiennent également cette initiative de la révision de la Constitution de la République, proposée par le député de M’baïki 1, maître Brice Kevin Kakpayen. Ainsi, sur les 140 députés qui sont à l’Assemblée nationale, 102 sont pour la révision de la loi mère. En ce qui concerne la population civile, le 30 mai 2022, plusieurs Centrafricains ont organisé une grande manifestation devant le bâtiment de l’Assemblée Nationale pour soutenir la modification de la Constitution.

Cependant, malgré un tel énorme soutien, l’idée de modifier la Constitution a également suscité de nombreuses critiques. Pour Grégoire Cyrille Dongobada, il n’est pas surprenant que ces critiques proviennent précisément de la France, qui, au cours de sa longue histoire de relations avec la RCA, a montré à plusieurs reprises qu’il était avantageux de soutenir le chaos et la crise en République centrafricaine pour continuer à la traiter comme sa colonie. Ainsi, le Professeur de droit public à l’université de Sorbonne (Paris), Jean-François Akandji Kombe, a assuré que le projet de modification de la Constitution du 30 Mars 2016 est antinational. Grégoire Cyrille Dongobada a dénoncé ce point de vue, car les représentants de la diaspora centrafricaine en France ne connaissent rien à la réalité de la RCA et ne peuvent juger de ce qui est nécessaire à son développement.

Outre les propos condamnants des représentants de la diaspora en France, Grégoire Cyrille Dongobada a également noté une augmentation des critiques à l’égard de la modification de la Constitution dans certains journaux de la RCA, financés par la France. Ainsi, le journal « Le Citoyen » a critiqué les arguments proposés par le député Brice Kevin Kakpayèn en faveur de la modification de la Constitution, les qualifiant fragiles et stériles et a souligné la nécessité de bloquer la voie de ce travail de « démolissement de la Constitution ». Entre autre, le journal « L’Hirondelle » a nommé l’idée de réviser la Constitution d’un coup d’Etat constitutionnel. Et pour le journal « Le Démocrate », la tentative de modification de la Constitution est une erreur stratégique des autorités de Bangui.

Il est à noter que les textes des articles de ces journaux sont presque identiques. Pour un œil professionnel, il est évident que le texte a été pré-écrit et envoyé aux éditeurs. C’est un autre exemple de la France qui tente secrètement d’influencer la situation en République centrafricaine.

Selon Grégoire Cyrille Dongobada, cette campagne vigoureuse contre la révision de la Constitution prouve une fois de plus que la France est dans la tourmente à l’idée de perdre ses anciennes colonies africaines, en particulier la RCA, car la modification de la Constitution est un acte de souveraineté.