En examinant mercredi et jeudi le deuxième rapport périodique présenté par le Tchad sur les manifestations sanglantes du 20 octobre, “un expert membre du Comité a fait part de la vive inquiétude du Comité face aux événements du 20 octobre”, a indiqué le Comité dans un rapport, jeudi, ajoutant que cet expert “a demandé des explications sur la répression, ce jour-là, de manifestations dans plusieurs villes du pays”.
D’après cet expert des Nations Unies, cette répression “s’est conjuguée avec de nombreuses exactions contre des civils entraînant la mort de nombreuses personnes et des actes de torture sur des hommes, des femmes et également des enfants”, notamment dans la capitale Ndjamena.
“Entre 50 et 150 personnes auraient été tuées, de 150 à 184 personnes auraient disparu, environ 1369 auraient été arrêtées et de 600 à 1100 personnes auraient été déportées dans la prison de haute sécurité de Koro Toro”, a relevé l’expert.
Il s’est interrogé sur les raisons de cette répression et de cette violence pour réprimer des manifestations annoncées comme pacifiques.
Présentant le rapport de son pays, mercredi, M. Makaila Ahmad, Représentant permanent du Tchad auprès des Nations Unies à Genève, a affirmé que “les manifestations n’avaient rien eu de pacifique”.
Pour les autorités tchadiennes, ces événements sont le fait de plusieurs groupes de militants violents, organisés et coordonnés, et munis d’armes blanches, qui se sont délibérément attaqué, de nuit, à des symboles de l’État. “Leurs organisateurs avaient appelé publiquement à la « rupture » et à la mise en place d’un nouveau gouvernement. Ces mêmes organisateurs avaient déposé des demandes d’autorisation de manifester la veille, mais ces demandes étaient hors délai et ne répondaient pas aux conditions légales pour la marche”, a souligné le Représentant permanent du Tchad à l’NOU.
“Les autorités tchadiennes devraient faire en sorte que tous les responsables du recours illégal à la force, en particulier les membres des forces de sécurité impliqués dans des violations du droit à la vie, soient poursuivis en justice et punis de manière appropriée”, a plaidé l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié le 24 octobre.
Pour rappel, ces manifestations, qui se sont déroulées dans tout le pays et ont mobilisé des milliers de participants, marquaient la date à laquelle l’administration militaire, au pouvoir depuis la mort du président Idriss Déby le 20 avril 2021, avait promis de restituer le pouvoir à un gouvernement civil.Le Comité contre la torture de l’ONU a indiqué, jeudi, qu’il a examiné le deuxième rapport périodique présenté par le Tchad sur les manifestations du 20 octobre qui ont occasionné plus de 50 morts.
Anadolu Agency