Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni, le 18 octobre, à New York à l’occasion de l’examen du rapport trimestriel du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali couvrant la période de juin à septembre 2022.
Lors de cette réunion, le ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, a pris la parole pour étaler la position du Mali sur ledit rapport.
En particulier, le ministre malien a exprimé sa perplexité que le rapport ne mentionne pas la demande du Mali au Conseil de sécurité de l’ONU de tenir une réunion d’urgence.
« Il est surprenant que, dans le cadre du récit factuel, le rapport du Secrétaire général ait passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali le 15 août 2022, pour ce qui concerne les tentatives de déstabilisation et les violations répétées de l’espace aérien par les forces françaises », a précisé Abdoulaye Diop au Conseil de sécurité.
Selon le ministre Diop, ces actes d’agression d’une extrême gravité, qui constituent une violation de la Charte des Nations Unies et du Droit International, ne doivent pas rester sans suite. Le ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale a profité de l’occasion, pour, au nom du Gouvernement du Mali, renouveler la demande d’une réunion du Conseil de sécurité, afin de présenter les preuves des actes de duplicité, d’espionnage et de déstabilisation de la France à l’encontre du Mali. Les violations susmentionnées commises par la France comprennent le partage de renseignements et le largage de matériels militaires au profit des organisations criminelles, qui sont à l’origine de l’insécurité et des violences contre les populations civiles du Mali.
Abdoulaye Diop a ajouté que le Gouvernement du Mali se réserve le droit de recourir à la légitime défense si la France continue à porter atteinte à la souveraineté du Mali, à son intégrité territoriale et à sa sécurité nationale, tout en continuant d’appeler le Conseil de sécurité à assumer sa responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
En ce qui concerne la mission onusienne de maintien de la paix, le ministre malien a assuré qu’il n’existe aucune volonté de restreindre les mouvements de la MINUSMA. Au contraire, le Mali est prêt à coopérer cette mission en vue de l’efficacité des actions communes sur le terrain. Pour Abdoulaye Diop, il y a plutôt « une volonté d’affirmation de la souveraineté du Mali sur son territoire, une volonté de coordination de nos actions avec la MINUSMA ».
Reste à poser une question pourquoi la demande du Mali pour une réunion d’urgence, déposée il y a deux mois, le 15 août 2022, reste toujours sans réponse ? Les autorités maliennes ont soulevé cette question à plusieurs reprises. Ainsi, Abdoulaye Diop, une nouvelle fois, a rappelé, le 18 octobre, que le peuple malien attend une décision du Conseil de sécurité.