La France « n’est pas partie prenante aux évènements qui se déroulent au Burkina Faso », a déclaré la ministre française des Affaire étrangères, Catherine Colonna au cours d’une interview diffusée lundi par la presse française.
Elle assure qu’il s’agit d’un « sujet interne à ce pays, dans lequel la France n’a pas à prendre parti et ne prend pas parti ».
Réagissant aux violences qui ont touché des emprises françaises à Ouagadougou, la cheffe de la diplomatie a qualifié les faits de « graves » et « inacceptables », avant d’énumérer des « tentatives d’intrusions contre l’ambassade et un certain nombre d’actions menées contre des intérêts français ».
Elle appelle, à cet effet, les quelques 4 000 ressortissants français qui se trouvent au Burkina Faso “à suivre scrupuleusement les consignes de prudence données par l’ambassade”.
« On a ouvert aujourd’hui un centre de crise au Quai d’Orsay à Paris, en complément de celui qui est ouvert à l’ambassade depuis le début, de façon à ce que les Français sur place puissent se renseigner. Il est ouvert 24h/24h et je vous le redis, l’axe de notre action, c’est la sécurité de nos compatriotes et rien d’autre », a-t-elle martelé auprès de RFI au moment où elle était interrogée sur d’éventuels contacts avec Paul-Henri Damiba.
Catherine Colonna est, par ailleurs, revenue sur les accusations qui ont visé la France depuis le putsch de vendredi.
Elle a « démenti formellement » la « fausse information, sans doute qui circulait de façon malveillante, selon laquelle (la France a) accueilli à l’ambassade ou ailleurs Monsieur Paul-Henri Damiba ».
« Il y a eu déjà trop de manifestations se dirigeant sans raison, sur des intérêts français, cela doit cesser. Nous avons pris note d’un certain nombre de déclarations qui sont dans le sens d’un apaisement, mais ce qui se passe, c’est une crise interne. La France n’en est pas partie, ni pour les uns ni pour les autres », a poursuivi la ministre qui précise ignorer où se trouve Paul-Henri Damiba.
Pour rappel, le lieutenant-colonel Damiba a été renversé vendredi 30 septembre par un groupe de militaires avant de remettre, dimanche, sa démission, tout en posant sept conditions qui ont été acceptées par le capitaine Ibrahim Traoré.
Ce dernier assure désormais l’expédition des affaires courantes de l’État jusqu’à la prestation de serment d’un nouveau président qui sera désigné par les forces vives de la Nation.
Anadolu Agency