Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Burkina Faso, s’est rendu jeudi, à Djibo (Sahel), pour soutenir et témoigner de sa compassion aux soldats du 14ème Régiment interarmes (14è RIA) victimes d’une embuscade, lundi, à Gaskindé, alors qu’ils escortaient un convoi humanitaire, a annoncé la présidence burkinabè dans un communiqué.
Dans son adresse à la troupe rassemblée dans l’enceinte dudit régiment, le Président burkinabè a fait observer une minute de silence à la mémoire des soldats et civils tombés à Gaskindé, a indiqué le communiqué.
Le bilan provisoire fait par les autorités était de 11 corps de militaires retrouvés, 28 blessés dont 20 militaires, un combattant volontaire, 7 civils et une cinquantaine de civils portés disparus, selon le gouvernement qui a promis de communiquer, vendredi dans l’après-midi, sur le bilan définitif.
“Je suis venu vous dire que la douleur que vous ressentez actuellement, nous la ressentons. La colère que vous ressentez actuellement, nous la ressentons parce que nous avons perdu des compagnons, nous avons perdu des personnes civiles également”, a fait savoir Damiba avant de poursuivre en promettant, que “ceux qui ont participé à cette attaque seront traqués par tous les moyens”.
Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), l’armée burkinabè a “abattu une vingtaine de terroristes depuis la vaste riposte engagée”, à la suite de cette attaque.
Réagissant à cette attaque, mercredi, le ministre délégué à la Défense le colonel-major Silas Keita, a condamné cet incident et a pointé du doigt des “complicités malheureuses” qui ont livré le convoi à la merci des groupes armés terroristes.
“Nous devons savoir que nous sommes espionnés de part et d’autre, dans nos déplacements et dans nos stationnements. Nous devons savoir également qu’il y a des gens qui sont en permanence dans des dynamiques de sabotage et nous devons comprendre aussi qu’il y a des gens qui sont dans des dynamiques de propagande subversive pour nous affecter, surtout au niveau des réseaux sociaux. Nous n’avons pas d’autres choix que de nous tenir debout, de donner le maximum de ce que nous pouvons donner pour le pays”, a, pour sa part, déclaré le président burkinabè devant les militaires.
Jeudi, la Délégation de l’Union européenne et les Chefs de Missions des États Membres de l’Union européenne (UE) représentés au Burkina Faso ont “déploré et condamné avec force ces attaques contre les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles”.
Pour le Front patriotique, un regroupement burkinabè de partis politiques et d’acteurs de la société civile, cette attaque démontre “l’exigence et l’urgence d’une gouvernance morale de la guerre contre le terrorisme”, exigeant ” l’ouverture d’une information judiciaire”.
Depuis 2015, le Burkina Faso est la cible d’attaques terroristes ayant fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes.
Jeudi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Bobo-Dioulasso dans la capitale économique située à l’Ouest du Burkina Faso pour dénoncer la “mauvaise gestion” de la crise sécuritaire, quatre jours après une attaque meurtrière lundi, contre un convoi humanitaire dans le Sahel burkinabè.
Anadolu Agency