Assemblée générale de l’ONU: le Mali donne des cours de politique au président Bissau-guinéen

Le Chef du gouvernement de transition au Mali

S’adressant aux dirigeants mondiaux lors de la 77e assemblée générale de l’ONU à New York, le Premier ministre malien par intérim, le Colonel Abdoulaye Maiga, a donné une leçon de politique et de diplomatie au président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo. Maiga évoquait alors, la situation de crise entre son pays et la Côte d’Ivoire à cause de l’incarcération de 46 soldats ivoiriens par Bamako pour des accusations de mercenariat.

S’adressant au SG de l’ONU, Maiga a indiqué que « votre position sur l’affaire des mercenaires a été suivie par certains responsables d’Afrique de l’Ouest, donc c’est sous votre couvert, que nous leur adresserons des messages ». « A l’endroit du Président en exercice de la CEDEAO, M. Umaro Sissoco Embalo qui affirme : « on vient de voir avant-hier, la déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi à la place des maliens, j’aurai relâché ces 49 soldats » », commence le PM.

« Je voudrais très respectueusement signifier à ce dernier qu’il existe un principe de subsidiarité, d’ailleurs aux contours flous, entre la CEDEAO et les Nations Unies et non un principe de mimétisme. Egalement, il est important de lui préciser que le Secrétaire Général des Nations Unies n’est pas un Chef d’Etat et le Président en  exercice de la CEDEAO n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la CEDEAO », a indiqué le colonel Maiga.

Il poursuit son discours indiquant qu’«il est utile de rappeler, au Président en exercice de la CEDEAO, qu’au Mali, les autorités n’interfèrent pas dans les dossiers judiciaires et respectent l’indépendance de la Justice. Donc, nous n’avons pas vocation à interpeller ou relâcher, ceci relève de la fonction judiciaire. Aussi, M. Umaro Sissoco Embalo doit être conscient du fait qu’il est le dépositaire d’un lourd héritage et de plusieurs sacrifices qui ont fait la renommée de cette Organisation. La dynamique ayant fait la grandeur de la CEDEAO ne doit pas être brisée ».

« Par ailleurs, nous avons pris acte de la menace de sanctions proférée contre le Mali, et loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au Président en exercice de la CEDEAO, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers », a souligné Abdoulaye Maiga.

Actu Cameroun