Une offensive conjointe des armées éthiopienne et érythréenne a été lancé dans la nuit de lundi à mardi contre la région du Tigré, au nord de l’Éthiopie. Depuis New York où il se trouve pour l’Assemblée générale de l’ONU, l’envoyé spécial américain dans la Corne de l’Afrique Mike Hammer a confirmé et condamné cette opération, et particulièrement l’implication de l’Érythrée. Devant des journalistes, ce mardi, il a également fait le bilan de sa récente mission en Éthiopie visant à ramener les belligérants à la table des négociations. Et malgré l’escalade sur le terrain, il se veut encore « positif ».
Le seul obstacle à la reprise des négociations entre le gouvernement éthiopien et les autorités tigréennes, selon Mike Hammer, tient en un mot martelé plusieurs fois : « La confiance, la confiance, la confiance », selon lui. Les belligérants ne croient pas un mot de ce que promet l’adversaire, a-t-il expliqué.
Faisant le bilan de sa mission sur place, l’envoyé spécial américain se veut donc, sinon optimiste, du moins, comme il l’a dit, « au travail » avec l’Union africaine pour « rebâtir cette confiance » et « arrêter les combats ». Il l’a répété : il n’y a pas de solution militaire à ce conflit. Si les armes parlent, a-t-il insisté, « il n’y aura de victoire pour personne. »
Mike Hammer entend toutefois respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Éthiopie. « C’est leur pays », a-t-il dit avec force. C’est pourquoi les États-Unis, selon lui, soutiennent sans réserve l’Union africaine, son médiateur Olusegun Obasanjo et « tout autre acteur », faisant ainsi allusion à l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, désigné par son successeur William Ruto pour se pencher sur la crise.
Des sanctions américaines ne sont pas exclues « contre ceux qui le méritent », a-t-il toutefois précisé. Tout en disant « préférer se concentrer sur le positif », notamment des discussions qui ont lieu en ce moment à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Nous avons repéré des mouvements de troupes érythréennes passant la frontière. Nous sommes très inquiets et nous le condamnons. Tous les acteurs externes étrangers doivent respecter l’intégrité territoriale de l’Éthiopie et éviter d’alimenter le conflit. Nous ne pouvons pas être plus clairs. Nous l’avons répété.
Rfi