Guinée: le pouvoir confirme l’interdiction de manifester malgré les réclamations de l’ONU

Une affiche du meneur des putschistes et actuel chef de l’État guinée, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, à Conakry, le 11 septembre 2021. © AFP - JOHN WESSELS Une affiche du meneur des putschistes et actuel chef de l’État guinée, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, à Conakry, le 11 septembre 2021. © AFP - JOHN WESSELS

Le pouvoir a proclamé le 13 mai dernier l’interdiction «jusqu’aux périodes de campagne électorale» de toute manifestation sur la voie publique «de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités» pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a exhorté lundi les militaires guinéens à rétablir le droit de manifester. Les autorités ont opposé une fin de non-recevoir à cette demande, dans un communiqué lu mardi soir à la télévision d’Etat.

« Le CNRD et son président (le colonel Mamadi Doumbouya), réitèrent qu’aucune marche ne sera autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies ». C’est ce communiqué qui a provoqué l’ire de la classe politique et de la société civile qui n’entendent pas se plier aux injonctions des autorités militaires de la transition guinéennes.

Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC. « En dépit de toutes les dénonciations et les mises en garde des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme et des Nations unies, nous pensons aujourd’hui que le CNRD manifeste réellement sa volontaire de s’éterniser au pouvoir. Nous n’entendons pas nous soumettre à cette interdiction illégale et illégitime et inopportune du droit de manifestations dans notre pays ».  

Même ton du côté des acteurs politiques de l’ANAD, l’alliance nationale pour l’alternance démocratique et du G58, un regroupement d’une soixantaine de partis politiques favorables au dialogue et au droit de manifester sur la voie pubic.

Rafiou Diallo, membre de l’ANAD. « Nous ne comptons pas obéir à cette injonction, nous comptons bien manifester par ce que la loi nous autorise à manifester. Nous appelons les autorités guinéennes à revenir sur leur position pour qu’on en discute et qu’on parle de la transition puisqu’il commence à être très trad en ce qui concerne la transition ». 

La société civile et les partis politiques sont en concertation ici même à Conakry pour obliger la junte revoir sa copie.

Source : Rfi