Deux semaines après la mise en place de la constituante chargée de rédiger le projet d’une nouvelle Constitution, le Président de la République Faustin Archange Touadéra a confirmé le choix des membres par un décret signé le 12 septembre 2022. Les membres dudit comité seront installés ce 14 septembre 2022 à l’Assemblée nationale.
53 personnes de la majorité, d’une partie de l’opposition démocratique et de la société civile composent ce comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution centrafricaine. Djoubaye Abazène, ministre de la Justice, Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines, et plusieurs autres cadres du régime figurent dans le comité. Aurélien Simplice Zingas, Cyriaque Gonda, Kevin Kpéfio et Joseph Dounia représentent l’opposition démocratique. Et la société civile détient le record avec 10 personnes désignées.
Ghislain Djori, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, salue la formation de ce comité chargé d’élaborer la nouvelle Constitution centrafricaine : « Depuis fort longtemps, la République Centrafricaine bénéficie d’une constitution de sang, puisque la constitution de 2005 et de 2015 sont issues des crises militaro-politiques. A fortiori de bain de sang. Alors fallait-il donner un nouveau visage à la République centrafricaine ? Je pense que oui. Les constitutions antérieures sont rédigées par des Centrafricains, certes, mais qui ne sont pas légitimes. »
En ce qui concerne l’opposition démocratique, elle, rejette en bloc ce comité. Déjà, une frange de l’opposition, regroupée dans une plateforme dénommée « Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 » (BRDC), a tenu un meeting le 28 août 2022 sur le terrain de l’UCATEX dans le 8ème arrondissement de la ville de Bangui. Le but de ce meeting était de s’opposer à la procédure en cours de la révision de la Constitution, mais le peuple n’a pas accordé son adhésion si bien ce rassemblement a présenté un fiasco. Étonnamment, mais récemment le BRDC a annoncé la date de leur deuxième meeting. Cette fois, ça sera à Bimbo, à la sortie sud-ouest de Bangui le 24 septembre 2022. Les Centrafricains ne doutent pas que le prochain rassemblement de l’opposition contre la nouvelle Constitution sera un echec, comme le dernier, qui n’a réuni que moins de 200 personnes.
L’opposition centrafricaine échoue dans ses tentatives de saboter l’élaboration d’une nouvelle Constitution, car l’ ensemble de la population centrafricaine comprend qu’il est nécessaire de réviser la loi fondamental, ne correspondant plus aux réalités du pays.