L’émissaire américain Mike Hammer est en Ethiopie, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’ONU, pour tenter de mettre fin au conflit dans le nord du pays, où “de très intenses combats” se poursuivent selon les rebelles de la région du Tigré.
Getachew Reda, porte-parole des autorités rebelles du Tigré, en conflit avec le gouvernement fédéral depuis novembre 2020, a affirmé tard lundi sur le média officiel Tigrai TV, diffusé sur internet, que les troupes tigréennes résistaient aux offensives conjointes des armées éthiopiennes et érythréennes.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait annoncé ces derniers jours la venue de M. Hammer en Ethiopie pour y “réclamer une cessation immédiate des hostilités et le début de pourparlers de paix”. Mais depuis, les autorités américaines à Washington comme leur ambassade à Addis Abeba sont restés muettes sur ce déplacement.
Le gouvernement éthiopien n’a pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP, ni sur la venue de M. Hammer ni sur les affirmations des rebelles.
L’envoyée spéciale de l’ONU pour la Corne de l’Afrique Hanna Serwaa “Tetteh a rencontré (son homologue) l’envoyé spécial américain (lundi) à Addis”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’ONU à New York. “Aucune mission conjointe des deux envoyés spéciaux n’est prévue”, a ajouté ce porte-parole.
“De très intenses combats”
Après cinq mois de trêve, les combats ont repris le 24 août aux frontières du Tigré entre gouvernement fédéral éthiopien et autorités rebelles de cette région la plus septentrionale d’Ethiopie, en conflit depuis novembre 2020, anéantissant les espoirs de pourparlers entrevus depuis juin.
Les deux camps, qui s’accusent mutuellement d’avoir déclenché ces nouvelles hostilités, répétaient depuis juin être disposées à négocier, sans cesser de s’opposer sur les modalités des futures discussions. “Il y a de très intenses combats” dans plusieurs zones du Tigré ainsi qu’aux abords de la région, “nos forces tiennent bons et ne se contentent pas de bloquer l’offensive ennemie, mais dans certains cas (…) lancent des contre-offensives”.
Les journalistes n’ont pas accès au nord de l’Ethiopie, rendant impossible toute vérification indépendante et les réseaux de télécommunications y fonctionnent de manière très aléatoire.
Initialement limités aux zones entourant la pointe sud-est du Tigré, les combats se sont désormais étendus le long de la frontière sud du Tigré, dans l’ouest et le nord de cette région. Les rebelles affirment que l’armée érythréenne a lancé une offensive conjointe avec les troupes éthiopiennes depuis l’Erythrée, pays qui borde le nord du Tigré.
VOA Afrique