L’opposition centrafricaine vent debout contre un changement ou une modification de la constitution de 2016. Samedi, au moins 300 personnes ont manifesté contre la volonté présumée du pouvoir de faire sauter les verrous limitant à deux, le nombre de mandats présidentiels à travers l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale.
“Nous ne comprenons pas qu’aujourd’hui, alors que le peuple centrafricain connaît d’autres problèmes, on nous présente soudainement une histoire d’amendement ou de révision ou de rédaction d’une nouvelle constitution comme un coup de tonnerre pendant la saison sèche. Ce n’est pas la priorité du peuple centrafricain. Le but de cette manœuvre est de faire sauter les verrous limitant le nombre de mandats présidentiels à deux, afin que Touadera soit président à vie.”, charge Martin Ziguélé, porte-parole de la BRDC, président du MLPC.
Une crainte des opposants réunis au sein du Bloc républicain, nourrie par la signature vendredi, d’un décret créant un comité chargé de rédiger un projet de nouvelle Constitution. Alors qu’au sein même du camp présidentiel des voix appelaient déjà au changement de la loi fondamentale.
“Nous sommes en train de connaître une grande dictature dans notre pays. Nous avons une Constitution qui sur le plan technique ne pose aucun problème”, a déclaré Roland Sylvestre Dawa, un militant du Bloc démocratique pour la reconstruction de Centrafrique (BDRC).
Depuis plusieurs mois, les autorités ont organisé des manifestations en faveur d’une modification de la Constitution.
“De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger une modification de la Constitution”, avait affirmé le 12 août le président centrafricain. Avant d’ajouter : “Je vous ai écoutés. Je prends acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution”, avait déclaré Faustin Archange Touadera.
Élu en 2016, puis réélu en 2020, l’actuel chef de l’Etat centrafricain devrait rendre le tablier au terme de son second mandat conformément aux dispositions de la constitution en vigueur dans son pays.
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