Le référendum sur la Constitution du Mali aura lieu le 18 juin

Le lieutenant-colonel Assimi Goita, au centre, assiste au défilé militaire de la fête de l'indépendance à Bamako, au Mali, le 22 septembre 2022.

Les autorités maliennes ont annoncé la tenue le 18 juin du référendum sur une nouvelle Constitution, jalon important mais retardé vers un retour des civils à la tête de ce pays confronté au jihadisme et une profonde crise. Le référendum était initialement prévu le 19 mars mais avait été repoussé sine die.

“Le collège électoral est convoqué le dimanche 18 juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali à l’effet de se prononcer sur le projet de Constitution”, indique un décret lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. Les membres des forces de sécurité voteront par anticipation le 11 juin, est-il précisé.

Ce référendum est la première étape validée par le vote d’un calendrier de consultations et de réformes que les colonels ont eux-mêmes communiqué et qui doit aboutir à des élections en février 2024 en vue d’un retour des civils aux affaires.

En reportant le référendum, les militaires arrivés au pouvoir en août 2020 ont manqué à une première échéance signiicative et nourri le doute quant au respect de l’intégralité du calendrier.

“Les électeurs auront à répondre par oui ou par non à la question suivante, je cite: ‘Approuvez-vous le projet de Constitution ?’, fin de citation”, a déclaré le porte-parole. Les électeurs auront le choix entre un bulletin blanc pour le oui et rouge pour le non, stipule le décret. La campagne s’ouvrira le 2 juin à 00H00 (locales et GMT) et s’arrêtera le 16 juin à minuit.

“La date butoir reste la date que nous avons pu négocier avec la Cédéao (la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et le chef de l’Etat tient fermement au respect de cette date” de 2024, avait dit le colonel Maïga en officialisant le report du référendum en mars.

Cette Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à gouverner jusqu’en 2024. Le projet renforce notablement le pouvoir du président. Dans la nouvelle Constitution, c’est le président qui “détermine la politique de la Nation”, et non plus le gouvernement; le président nomme le Premier ministre et les ministres et met fin à leurs fonctions. Le président peut dissoudre l’Assemblée nationale.