Dans un communiqué publié ce mardi (09.08), Amnesty international critique la décision de dissoudre lundi (08.08) du Front national pour la défense de la Constitution. Selon l’ONG, cette décision est une “grave atteinte” aux libertés d’association et de réunion pacifique reconnues par la Constitution guinéenne.
Amnesty international appelle les autorités militaires à rétablir le FNDC et à garantir les libertés fondamentales contenues dans les traités et conventions internationales.
Selon Souleymane Sow, directeur exécutif d’Amnesty international en Guinée, “le rôle du FNDC a été déterminant dans la promotion et l’avancement des droits humains en Guinée. Quand on regarde tout ce qui s’est passé ces dernières années, depuis 2019 jusqu’à cette date, on voit bien que le FNDC a participé à cette question des droits humains et de leur respect:”
Les travers de l’ancien régime
Les acteurs politiques continuent de dénoncer la dissolution du FNDC, à l’image du Parti du renouveau et du progrès (PRP), membre de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique dirigée par Cellou Dalein Diallo.
Pour Rafiou Sow, président du PRP, la junte militaire est en train d’adopter les mêmes comportements que l’ancien président Alpha Condé :
“Les arrestations arbitraires, la lutte contre toutes voix discordantes, la militarisation du pouvoir, l’instrumentalisation de la justice, voilà où nous en sommes aujourd’hui.”
Le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation est sorti de son silence pour expliquer le bien-fondé de cette décision de dissolution du FNDC.
Le pouvoir se justifie
Selon Mory Condé, le FNDC aurait recruté et drogué des mineurs pour ses manifestations. Il explique que “cette dissolution fait suite aux dégâts qu’a causé cette manifestation non autorisée, surtout avec l’utilisation d’enfants mineurs de 10 à 13 ans dans la manifestation et l’utilisation de drogues, notamment l’hélium et du Tramadol sur ces enfants pour les pousser à commettre des actes des violences.”
Depuis la dissolution du FNDC, ses responsables n’ont pas fait de déclaration. Tous les regards sont désormais tournés vers les 14 et 17 août, dates prévues des prochaines manifestations.
Les derniers rassemblements du FNDC, en juillet dernier, avaient fait cinq morts et des dizaines de blessés dans les rangs des manifestants et forces de défense et de sécurité.
DW