Mali: « Il est temps que le continent africain rétablisse le nouvel ordre économique mondial » Boubacar BOCOUM analyste politique et président du Parti Africain pour l’intégration et la souveraineté

Boubacar BOUCOUM Président du parti Africain pour l’intégration et la souveraineté dépeint la situation du terrorisme dans le sahel invite les Etats africains à s’unir pour une indépendance totale de l’Afrique en saisissant les limites de l’impérialisme qui ne permet plus au monde de fonctionner de façon juste et équitable.

Président du Parti Africain pour l'intégration et la Souveraineté Boubacar BOCOUM

Mali, interview
AFRIQUE MEDIA: VOUS ETES LE PRESIDENT DU PARTI AFRICAIN POUR L’INTEGRATION ET LA SOUVERAINETE. QUELLE LECTURE FAITE VOUS DE LA SITUATION AFRICAINE ET LES DEFIS FURTUR DU PARTI ?
En tant que président du parti africain pour l’intégration et la souveraineté, vous comprendrez aisément que notre soucis majeur c’est d’intégré le continent et réalisé l’unité du continent africain. Nous pensons qu’à un moment donné il va falloir qu’il y’ait la monnaie unique africaine et il va falloir aussi que les Etats africains s’unissent. Ce sont les défis de notre continent c’est-à-dire la monnaie qui est essentiel dans la souveraineté économique, monétaire et financière.
Il faut que l’Afrique aujourd’hui qui regorge toute les grandes ressources naturelles et qui malheureusement à l’analyse des indices de développement est l’un des derniers puisse effectivement faire en sorte que le continent soit un continent émergents par ce que, les ressources stratégique sont importante notamment, l’or, le diamant et le cobalt et j’en passe sont des ressources stratégiques indispensable pour effectivement, faire fonctionner l’économie mondiale. Un pays comme le Niger qui est producteur d’Uranium se trouve être un pays sans électricité donc il est temps que le continent se réveil et comprenne que uni nous sommes plus fort et que si les ressources naturelles sont mise ensemble, cela nous permettrait d’aller à une mobilisation des ressources, pour relancer l’économie de notre continent.
Aucun pays africain ne peut seul réussir ce combat face au cartel bancaire mondial financier qui est hyper puissant qui est tenue par la famille Rockchild, qui est une famille économiquement très forte et derrière toutes les grandes institutions bancaires à travers le monde. Aujourd’hui, si nous voulons faire face à ce cartel bancaire financier mondial, il va falloir que les pays africains se mettent ensemble et mettre leur économies ensemble pour faire face à cette grande machine mafieuse. C’est seulement à ce titre qu’effectivement le continent pourra réaffirmer sa souveraineté économique, monétaire et financière ce qui lui donnera une indépendance politique.

AFRIQUE MEDIA: EN PARLANT JUSTEMENT DU MALI, LA SITUATION EST ELLE RASSURANTE AVEC LA JUNTE MILITAIRE AU POUVOIR ?

C’est vrai que le mot junte me dérange un peu car, il n’a pas sa raison d’être. En réalité, il s’agit des dirigeants de la transition de l’Etat du Mali. Alors, les évènements du 18 montrent à suffisance que le peuple a demandé en réalité un changement. Une révolution qui s’est étendu sur plusieurs mois pour laquelle la CEDEAO qui, dans son protocole de bonne gouvernance aurait dû alerter les Chefs d’Etats et leurs intimés l’ordre de s’inscrire dans la bonne gouvernance. Malheureusement ce syndicat de chefs d’Etats n’a pas fait ce qu’il fallait faire. Naturellement, si le peuple se trouve dans la rue et que le pouvoir qui est légitime, légale dispose de la force publique, il va s’en dire que a un moment donné, il y’aura un affrontement et de ce point de vue, il y’a eu des morts. Ensuite, l’armée est venue par achever le processus et le peuple à bien commandé. Donc il s’agit en réalité d’une mobilisation civilo militaire qui a permis effectivement de mettre fin au régime d’IBK. C’est de ça qu’il s’agit.
Maintenant que cela ne plaise pas aux occidentaux qu’on veut stigmatiser militaires et civils en pensant que la mauvaise gouvernance est militaire et la bonne gouvernance est civil, j’avoue que je suis un peu perplexe des lors que c’est un civil qui s’est retrouvé dans la posture de la très mauvaise gouvernance avec une incapacité de gérer l’insécurité, nos finances et d’aller dans le plein emplois. A la date d’aujourd’hui, ce qui est certain, il faut constater que l’armée malienne est en train d’être rééquiper, former et des recrutements massif sont en cours pour permettre d’endiguer ce fléau de l’extrémisme violent.
Loin s’en faut aujourd’hui de penser que simplement par l’équation militaire qu’on peut gérer le problème de l’extrémisme violent. La montée en puissance de l’armée ne signifie pas que l’armée est en train de terminer cette guerre ou que cette guerre est terminée et qu’il y’aura plus d’attaque. Si c’était le cas, je pense que Boco Haram n’attaquerait pas au Nigeria. Si c’était par rapport à une force militaire, je pense que Ben Laden n’aurait pas pu frapper les deux tours de wall street center encore moins essayé de déloger le Président des Etats Unis de son logement officiel.
Donc, cela voudrait simplement dire que la crise globale sociale et sécuritaire qui s’installe dans cette région n’est pas une équation strictement militaire. Mais force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, l’armée malienne n’est plus délogée de ces casernes et être occupé par des djihadistes. Cela est un constat réel. L’autre chose est de dire que cette armée qu’on avait traité de faible est aujourd’hui à l’offensive, équipé et est doté d’une surveillance aérienne. Et cet Etat qui ne pouvait pas s’assumer face à ses responsabilités aujourd’hui, cet Etat le fait. Donc, cela peut déplaire et peut être critiquable.
Mais, la réalité est qu’aujourd’hui, la situation est belle et bien sous contrôle malgré qu’il y’a des attaques de part et d’autres ce qui explique juste que le mouvement de l’extrémisme violent selon la réserve qui est dans notre terroir est en train de s’essouffler. Alors, il est important de rappeler que ce gouvernement de transition est entrain de tout mettre en œuvre pour essayer de remonter ou de corriger les lacunes du gouvernement précédent. Donc, sur le plan militaire y’a des avancées, sur les reformes, la reformes constitutionnelle est en cours, la relecture des différentes lois est sont en cours et aussi l’accord issu du processus d’Alger est en discussions. Je pense que dans que dans l’activité globale, les nouvelles autorités font de leur mieux pour faire avancer les choses. Mais juste que je voudrais rappeler que ça ne suffira pas certainement si toute l’Afrique n’a pas compris que le problème, il n’est pas que Malien et qu’il est plutôt régional, sous régional et même continental.

AFRIQUE MEDIA: LE TERRORISME PREND DE PLUS EN PLUS DE L’AMPLEUR DANS LE SAHEL. QUELLE LECTURE FAITES-VOUS DE LA SITUATION ?
Depuis un certain temps, c’est vrai qu’on parle des actes terroristes qui sont en train de prendre une certaine ampleur dans le sahel. Il faut juste comprendre que ce sont le dernier retranchement du terrorisme. Aujourd’hui, l’offensive que le Mali mène contre les terroristes et le fait qu’ils sont entrain de décimer les terroristes à une grange échelle, effectivement, ils sont entrain de réagir pour montrer qu’ils ont une capacité de nuisance.
Des lors que les terroristes n’ont pas peur de mourir et qu’ils acceptent de mourir et que c’est la communication après la mort qui est la plus important pour les groupes terroristes, il va s’en dire que tous les points peuvent être attaqués et quelques soit la sensibilité, l’intérêt stratégique et les mesures de défense qui sont prise. Donc à ce point de vue en tous lieux et en tous moment ont peut-être susceptible d’être attaqué.
L’exemple du pentagone en est un exemple et ensuite nous savons que ce soit en Afghanistan au Vietnam, les grandes puissances comme les Etats Unis et la Russie n’ont pas réussi à vaincre le terrorisme. Donc il faut comprendre que le combat contre le terrorisme n’est pas un combat que l’on peut gagner seulement par les armes. Nous avons la défense qui se décline en trois branches la défense économique, civil et militaire et des lors que l’on axe sur la défense militaire, il va s’en dire qu’on n’a pas de grands équilibre.

AFRIQUE MEDIA: DONC EN CLAIR, EST-CE QUE C’EST LA FRANCE QUI FINANCE LE TERRORISME ?

Nous savons que dans le dispositif de la MINUSMA, Barkhane et tout et cette opération qui a été mené depuis Serval par rapport à l’accompagnement du Mali pour la lutte contre le terrorisme, la position de la France n’était pas claire dès le départ. Des lors que c’est la France qui a aidé le MNLA a s’installé en tant que mouvement séparatiste au Nord du Mali. Et ensuite toute l’ambiguïté qu’a eue la France dans la gouvernance de la crise malienne a prouvé qu’effectivement la France d’une façon ou d’une autre avait sa main derrière ces mouvements d’extrême violent. Ce qu’il faut comprendre de façon global, le mouvement de l’extrémisme violent est un moyen de l’impérialisme de faire plier les Etats africains pour les avoir sous leurs emprises. Donc le choc, le chaos maitrisé sont des mécanismes qui sont utilisés par les services de renseignements de ces différents pays. Et aujourd’hui, nous pouvons dire que la France y est pour beaucoup par rapport à la manipulation des soit disant mouvements terroristes. Très récemment, le président Macron est sorti pour accusé l’armée Malienne de faire des exactions contre une communauté ethnique peulh. Ce qui est absolument faux et absurde des lors que quand vous connaissez le Mali, le degré de brassage et l’intelligence qu’il y’a entre les communautés pour le vivre ensemble et la cohésion malgré la crise, malgré la pauvreté accrue, malgré les manipulations internationales par rapport à ces mécanismes de mauvaises gouvernance, le peuple malien tient débout. Donc en réalité, on se trouve face à une manipulation qui ne répond pas à la réalité du moment. Le Mali est un pays suffisamment encré dans ses valeurs et que aujourd’hui, aucune armée au monde ne peut s’attaquer à un groupe ethnique des lors que l’armée elle-même elle est multi ethnique. Vous avez toutes les composantes de nos ethnies qui sont au sein de cette armée donc aucune communauté ne peut être ciblé par l’armée.

Pendant très longtemps dans l’analyse de la situation, depuis les premières heures de la crise au Mali, nous essayer de faire comprendre aux autorités que la crise elle n’est pas malienne. Elle est une crise globale sociale et sécuritaire. Crise globale et sécuritaire des lors qu’elle prend ces origines dans la guerre économique mondiale. Donc de ce fait, elle ne concerne pas que le Mali, elle concerne en réalité la partie de la corne de l’Afrique, le sahel et le golfe de Guinée qui sont le passage soit de la drogue soit des armes ou des cargos chargés de pétrole qui transite. Il s’agit des mouvements de capitaux.
Et généralement comme le capital est une expropriation des communautés africaines de leurs ressources, donc le nationalisme de ressources se trouve souvent être la cause fondamentale de l’extrême violence. Quand vous prenez la richesse d’une communauté sans s’en référer à cette communauté, sans la respecté, sans pour autant leur permettre de gagner une manne dans ce que vous exploiter. Ce qui est arrivé éventuellement au Nigeria avec l’exécution des Kensarorioua est exactement le bon exemple pour dire que une fois que les peuples pensent qu’ils sont exproprié »s de leur ressources souvent y’a le nationalisme de ressources et souvent des gens s’opposent à cette forme d’exploitation du capital. En réalité, il s’agit de comprendre que ce mouvement d’extrémisme violent ne s’étend pas seulement qu’au Mali.
Ce n’est pas le Sahel seulement. D’abord le Sahel ce n’est pas 5 Etats comme le G5 Sahel a voulu nous le faire croire. Le Sahel c’est au moins 13 Etats, y compris le Sénégal et le Nigéria. Donc c’est tout à fait normal aujourd’hui que le Burkina qui pensait être loin de se problème se trouve presqu’au centre en se retrouvant sur l’axe de la zone dites des trois frontières qui n’est autre chose que historiquement le tracé de l’OCRS qui était une manne réservé à la France par rapport à la velléité d’exploiter les ressources de cette zone ORSS qui était de 1957. Donc réellement de 1957 à 1960 la France n’a pas eu l’opportunité d’aller à l’exploitation réelle. Donc, il va falloir trouver un mécanisme intelligent pour revenir l’exploité. A partir de 2012 2013, je pense que ce plan machiavélique de la France a été réfléchi par les hauts fonctionnaires civils et militaires à Saint Syr et qui a permis de planifier cette nouvelle expédition. Aujourd’hui nous trouvons toute la zone en train de s’embraser. Donc ce n’est pas étonnant aujourd’hui que les populations avec le temps comprennent que la France a les mains mouillés dans cette histoire.

AFRIQUE MEDIA: UN DERNIER MOT POUR TERMINER

Il me plait de lancer un appel très solennel à tous les africains qu’il est important que le peuple africains comprenne que nous avons a longtemps subit. Depuis 1496, ou le Roi Henri 7 a donné une lettre patente à la famille Kabo pour venir exproprier les africains que nous sommes de leur ressources. Dès ce jour, nous avons perdu toute dignité. Esclavagiser, traiter comme des animaux et exproprier toute la ligne. Et cette expropriation, elle continue jusqu’à nos jours. Apres les deux premières guerres mondiales qui n’étaient autre que la recherche des ressources des continents africains qui ont engendré les différents conflits et ensuite le partage du continent en 1885. Nous nous retrouvons aujourd’hui au plein milieu d’une troisième guerre mondiale qui est économique. Pernicieuse vicieuse, dans laquelle effectivement, ce ne sont plus les armes qui sont prise par le passé. Mais des armes économiques puissantes, un lavage de cerveau puissant, un terrorisme intelligent bien orchestré et bien organisé et un chaos bien maitrisé. Pour ne citer que l’exemple de la Libye, l’Irac. L’économie mondiale aujourd’hui à travers le cartel bancaire financier et à travers le model de l’impérialisme se trouve être un modèle qui a atteint ses limites qui ne permet plus au monde de fonctionner de façon juste et équitable. Il est temps que le continent permette de rétablir ce nouvel ordre économique mondial qui va permettre d’aller au renouveau du partenariat que dans le monde aujourd’hui il est important que le continent africain joue le sien.