Alors que la justice de l’UE vient de confirmer l’interdiction de diffusion des médias RT et Sputnik au sein du territoire européen, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dénoncé une «attaque contre la liberté d’expression et des médias».
«Notre réaction est extrêmement négative. Cette attaque contre la liberté d’expression et des médias dans les Etats européens, notamment en France, est un processus qui suscite nos préoccupations et nos regrets», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé ce 27 juillet sur la décision du Tribunal de l’Union européenne, confirmant la légalité de l’interdiction dans l’ensemble du territoire européen des médias RT (RT France, RT English, RT UK, RT Germany, RT Spanish) et Sputnik, financés par l’Etat russe.
Dmitri Peskov a ajouté que la Russie allait prendre «des mesures similaires de pression sur les médias occidentaux qui travaillent» en Russie. «Nous n’allons pas non plus les laisser travailler dans notre pays. Notre position à cet égard sera ferme», a-t-il ajouté. Selon le porte-parole du Kremlin, les Européens «piétinent eux-mêmes les idéaux qu’ils imposent dans le monde entier».
Les Européens piétinent eux-mêmes les idéaux qu’ils imposent dans le monde entier
«Nous espérons que notre média RT continuera [à fonctionner], des gens très talentueux et énergiques y travaillent. Je ne doute pas qu’en dépit de toutes les décisions, ils trouveront des possibilités pour reprendre leur diffusion tant recherchée sur les différents canaux de diffusion de leurs informations», a-t-il également déclaré.
La justice de l’Union européenne confirme la suspension de RT France, qui fait appel
RT France est interdite de diffusion sur le territoire de l’UE depuis la publication au Journal officiel d’un règlement européen, le 1er mars dernier. Dans le contexte de l’opération militaire russe en Ukraine, la Commission européenne avait invoqué la nécessité de couper tous les canaux de diffusion (satellite, web et réseaux sociaux) en Europe de «la machine médiatique du Kremlin» représentée, selon elle, par RT mais également par Sputnik – sans pour autant être en mesure de citer la moindre fake news dont se seraient rendus coupables ces médias. Et pour cause : la chaîne RT France n’a jamais été sanctionnée par le régulateur français des médias, l’Arcom (ex-CSA).
A la suite de son interdiction, RT France avait déposé des recours le 8 mars devant le Tribunal de l’Union européenne. Or, ce 27 juillet, le Tribunal de l’UE a estimé que «les limitations à la liberté d’expression de RT France […] sont proportionnées, en ce qu’elles sont appropriées et nécessaires, aux buts recherchés», à savoir empêcher la «propagande» en faveur de «l’agression militaire de l’Ukraine par la Fédération de Russie». Ces mesures, «dès lors qu’elles sont temporaires et réversibles, ne portent pas une atteinte disproportionnée au contenu essentiel de la liberté d’entreprise de RT France», a affirmé le Tribunal, selon l’AFP.
En d’autres termes : le Tribunal de l’UE considère que l’interdiction était légale. Partant, RT France a décidé de former un pourvoi contre cet arrêt devant la Cour de justice de l’Union européenne, afin de faire reconnaître ses droits. «RT France conteste fermement les termes de la décision du Tribunal, qui méconnaissent la liberté d’expression dont doit disposer, en toutes circonstances, tout média d’information, sous le contrôle de son régulateur national», a indiqué Emmanuel Piwnica, avocat de RT France, selon le communiqué de presse diffusé par le média.
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