Au moins « cinq personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées » lors de manifestations anti-ONU entamées lundi à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement congolais.
Des centaines de manifestants ont attaqué et pillé un entrepôt et la base de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco) à Goma lundi, exigeant que la mission quitte le pays. Les manifestations se sont poursuivies, mardi dans cette ville qui abrite les plus importantes bases et quartiers opérationnels de la mission onusienne.
La police et l’armée émettaient des tirs de sommation pour « empêcher que les manifestants s’attaquent à ce qui est resté de la Monusco, car lundi, les actes de pillage étaient intenses », a déclaré à l’Agence Anadolu, Philomene Kahindo de la société civile locale.
La Monusco a dénoncé, lundi, ce « très grave incident » qui intervient au lendemain de « propos hostiles et de menaces non voilées émis de la part d’individus et groupes à l’encontre des Nations Unies ». Le gouvernement a promis des sanctions et poursuites contre les casseurs et pillards.
La manifestation avait été organisée à l’appel des organisations de la société civile et du parti au pouvoir, Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Les autorités urbaines l’ont interdit. Les tensions contre la Monusco reprennent dans un climat de résurgence de la rébellion du M23 accusée d’être soutenu par le Rwanda.
La MONUSCO n’avait pas endossé les accusations du gouvernement contre le Rwanda.
Mi-juillet, le président du sénat Modeste Bahati avait demandé à la Monusco de « plier bagages » après 22 ans d’une présence qui n’a pu imposer la paix dans la région en proie à l’activisme d’une centaine de groupes armés.
Anadolu Agency