Une importante coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile en Guinée a appelé jeudi à manifester contre la junte au pouvoir, bravant l’interdiction des nouvelles autorités.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), va organiser « une série de manifestations citoyennes et pacifiques dans le Grand Conakry, le jeudi 28 juillet 2022, et sur toute l’étendue du territoire national, le jeudi 4 août 2022 », selon un communiqué.
La coalition entend ainsi dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte, son « mépris et son arrogance » ainsi que son « refus systématique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible » pour définir les termes de la transition.
Elle veut aussi protester contre _ »l’instrumentalisation de la justice par la junte »_ainsi que son « refus obstiné » de publier la liste nominative de ses membres et de se soumettre à l’obligation de faire la déclaration de leurs biens ».
Une médiation dans l’impasse
Cette reprise des manifestations intervient au lendemain d’une rencontre à Conakry entre des médiateurs ouest-africains, dont l’ex-président béninois Thomas Boni Yayi, et le chef de la junte et des officiels guinéens.
Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Condé, s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), favorable à une transition d’une durée moindre, a rejeté le 3 juillet dernier ce délai, sans annoncer de nouvelles sanctions contre la Guinée, déjà suspendue des organes de l’organisation.
Le FNDC avait déjà appelé à manifester le 23 juin, passant outre l’interdiction édictée par la junte. Il avait toutefois suspendu son appel la veille de la manifestation, pour « donner une chance » au dialogue proposé par le gouvernement de transition.
Mais après la dernière réunion avec celui-ci, le FNDC avait dénoncé « une parodie de rencontre », ainsi que « la conduite solitaire et autoritaire de la transition » et « les atteintes graves portées aux droits et libertés fondamentaux ».
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