L’ancien chef d’un groupe armé centrafricain anti-Balaka, Maxime Mokom, comparait pour la première fois ce mardi 22 mars devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accusent de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis en 2013-2014 en Centrafrique.
Dans une déclaration le 18 mars, le procureur de la CPI, Karim A.A. Khan QC, s’est réjoui de la récente arrestation de Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka (« M. Mokom ») et de son transfèrement à la CPI, « afin qu’il puisse répondre de ses actes devant la justice, pour les crimes présumés qui lui sont reprochés par la CPI ».
Le procureur de la CPI a, par ailleurs, remercié « les autorités tchadiennes qui ont rendu cette opération possible » et a également exprimé son admiration aux témoins de Centrafrique.
« Je reste préoccupé par la situation en matière de sécurité et les signalements de violences graves et de crimes commis à l’encontre de civils. Tous ces crimes doivent cesser », a-t-il insisté.
« À cet égard, je souligne une fois de plus que quiconque commet des crimes – qu’il s’agisse de meurtres, de pillages, de viols, ou de crimes d’une autre nature relevant de la compétence de la Cour – est passible de poursuites », a rappelé le procureur de la CPI.
Mokom, 43 ans, était le chef d’un groupe armé anti-Balaka, des milices autoproclamées d’autodéfense créées en 2013 en réaction à la prise de Bangui par la Séléka.
Il était devenu en février 2019 ministre chargé du Désarmement, de la Démobilisation, de la Réinsertion et du Rapatriement (DDRR) suite à un accord de paix conclu à Khartoum et signé à Bangui entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés.
Mais la plupart des groupes armés avaient rapidement désavoué le gouvernement.
Pour rappel, c’est le 30 mai 2014 que le gouvernement de la RCA a confié les enquêtes sur les crimes commis dans le pays depuis le 1er août 2012 à la Cour.
L’ancienne procureure Fatou Bensouda avait ouvert une enquête en septembre de cette année-là.
Les crimes présumés auraient été commis à la fois par la Séléka (une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans opposés à l’ancien président François Bozizé) et les Anti-Balaka (un mouvement opposé à la Séléka et soutenant Bozizé).
Mokom est le troisième dirigeant anti-Balaka à être déféré au tribunal situé à La Haye. Jusqu’à présent, un seul commandant de la Séléka, Mahamat Siad Abdel Kan, est poursuivi par la CPI.
Anadolu Agency