Le ministère malien des Affaires étrangères a convoqué mardi l’ambassadeur de France à Bamako à la suite de propos du président Emmanuel Macron jugés inamicales et désagréables.
Il s’agit de la dernière salve d’un différend tendu entre le Mali et son principal partenaire militaire, la France, au sujet d’informations selon lesquelles Bamako pourrait recruter des mercenaires russes alors que Paris remodèle sa mission antiterroriste de 5 000 hommes dans la région.
Le Premier ministre malien a accusé la France de l’abandonner dans la lutte commune contre les insurgés islamistes. Macron a rejeté la semaine dernière l’accusation et remis en question la légitimité des autorités maliennes à superviser une transition vers des élections après deux coups d’État en un peu plus d’un an.
En réponse, le ministère malien des Affaires étrangères a déclaré avoir convoqué l’ambassadeur de France pour lui faire part de l’indignation et de la désapprobation des autorités.
Lors de cette rencontre, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop « a vivement protesté contre (Macron) des propos regrettables, susceptibles de nuire au développement des relations amicales », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Il a déclaré que Diop a également appelé les deux parties à adopter une approche constructive et à donner la priorité à la lutte contre l’insurrection dans la région.
La violence au Sahel, une bande de terre aride qui borde la bordure sud du désert du Sahara, s’est intensifiée ces dernières années malgré la présence de milliers de troupes des Nations Unies, régionales et occidentales.
Des sources diplomatiques et sécuritaires ont déclaré à Reuters que la junte militaire malienne est sur le point de recruter le groupe russe Wagner, et la France a lancé une campagne diplomatique pour le contrecarrer, affirmant qu’un tel arrangement est incompatible avec une présence française continue.
Source: La Minute Info