Le président du Parlement libyen, Aguila Saleh, a ratifié la loi relative à la prochaine élection du chef d’État libyen, une démarche contestée par d’autres institutions politiques et plusieurs députés.
C’est sans aucune forme de commentaire qu’Abdallah Bliheq, porte-parole du Parlement libyen élu, a publié jeudi 9 septembre sur Facebook un texte de 75 articles signé la veille par Aguila Saleh censé régir la candidature et l’élection du futur président le 24 décembre prochain.
Mais cette démarche, attendue depuis longtemps, a été contestée par d’autres institutions politiques comme le Haut conseil d’État (HCE) et un groupe de 22 députés qui reprochent à Aguila Saleh de ne pas avoir soumis le texte à un vote parlementaire. Transmettre la loi à la Commission électorale et à l’ONU « sans vote, est une violation de la Déclaration constitutionnelle intérimaire, de l’Accord politique et du règlement intérieur du Parlement », ont indiqué ces parlementaires.
« Entraver les prochaines élections »
De son côté, le HCE, instance qui fait office de Sénat et qui doit être consulté avant toute ratification, a dénoncé jeudi dans un communiqué une décision « unilatérale » d’Aguila Saleh, l’accusant de tenter de « s’accaparer de pouvoirs qu’il ne possède pas » afin « d’entraver les prochaines élections en promulguant, délibérément, un texte de loi défectueux ».
Les contestataires reprochent à Aguila Saleh d’avoir voulu favoriser le général Khalifa Haftar, de facto chef d’une armée qui contrôle la province orientale du pays et une partie du Sud, de plus en plus pressenti comme candidat à la présidentielle de décembre.
Un article controversé stipule en effet qu’un militaire peut se présenter à la présidentielle, à condition « de se suspendre de ses fonctions trois mois avant le scrutin », et que, « s’il n’est pas élu, il puisse retrouver son poste et recevoir ses arriérés de salaire ».
La Libye tente de s’extraire d’une décennie de violences et de luttes au pouvoir. Après un accord sur un cessez-le-feu entre autorités rivales conclu en octobre 2020, un gouvernement unifié et transitoire a été installé sous la houlette de l’ONU début 2021 pour mener le pays à des élections présidentielle et législatives annoncées pour le 24 décembre. La loi régissant les législatives doit quant à elle encore être débattue et votée au Parlement avant d’être promulguée.
Source: jeune afrique