Le Premier ministre Mohamed Hussein Roble a assuré dimanche à des diplomates de l’ONU en visite en Somalie que les élections se dérouleront « comme prévu », malgré les récentes tensions au sommet du pouvoir qui ont fait craindre de nouveaux reports dans ce pays instable.
« Nous sommes déterminés à organiser les élections comme prévu, et les autres affaires existantes n’auront aucun effet sur les élections » prévues à la fin de l’année, a affirmé son bureau dans un communiqué après avoir reçu une délégation dirigée par Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe des Nations unies.
« Le Premier ministre a informé la délégation des réalisations accomplies en vue de (la tenue) de l’élection (…) et de la manière dont il s’est engagé à (organiser) des élections pacifiques et transparentes », indique le communiqué.
L’escalade entre le chef de l’Etat Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son Premier ministre Mohamed Roble a plongé la Somalie dans une nouvelle crise ces derniers jours, déjà confrontée à une impasse électorale et à une insurrection jihadiste.
Les deux hommes se sont ouvertement opposés à deux reprises cette semaine au sujet de limogeages et de nominations à des postes cruciaux au sein de l’appareil sécuritaire – ceux des ministre de la Sécurité et du directeur de l’agence de renseignements.
Ces confrontations sont apparues dans le cadre d’une enquête très médiatisée en Somalie sur la disparition d’une jeune agente des renseignements.
Elles interviennent dans un contexte de processus électoral déjà fragile, ce qui a suscité des inquiétudes chez nombre d’observateurs.
L’annonce mi-avril de la prolongation pour deux ans du mandat de Farmajo, arrivé à expiration en février sans que de nouvelles élections aient pu être organisées, avait déclenché des affrontements armés dans la capitale, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991.
Dans un geste d’apaisement, Farmajo avait chargé M. Roble, son Premier ministre depuis 2020, d’organiser les élections. Ce dernier est parvenu à un accord sur un calendrier électoral, avec pour horizon une élection du président le 10 octobre.
Mais le processus a pris du retard et, cette semaine, ce dernier a accusé le président de vouloir récupérer « les responsabilités électorales et sécuritaires » qu’il lui avait confiées.
La désignation des membres de la Chambre basse, dernière étape avant l’élection du chef de l’Etat selon le complexe système électoral indirect somalien, doit désormais se tenir entre le 1er octobre et le 25 novembre.
Source: la Minute Info