Près de dix mois après le début de la guerre du Tigré, les combats continuent entre les forces rebelles tigréennes et le gouvernement fédéral éthiopien. Après avoir repris le contrôle du Tigré, les rebelles mènent désormais une offensive dans deux régions voisines, en Afar et en région Amhara. Les combats ont mis sur la route environ 150 000 personnes depuis la mi-juillet. Beaucoup se sont réfugiés à Dessie. RFI les a rencontrés dans le camp d’Addis Fana.
De sa ville natale de Kobo jusqu’à Dessie, Zerfe Molla et son fils ont marché plus de 150 kilomètres pour fuir l’avancée des rebelles tigréens.
« Je suis venue me réfugier à cause de la guerre. Nous sommes partis à pied, tous les jours à l’aube et nous coupions à travers champ. Nous étions obligés car il n’y avait pas de voiture de disponible. »
Comme Zerfe, Yohannes, 19 ans, a préféré quitter Kobo où se trouve encore sa famille. Il craignait les représailles du parti tigréen du TPLF. « Lorsque le TPLF est entré dans la ville, ils n’ont pas agressé la population. Moi je suis parti quand j’ai vu que notre armée battait en retraite. J’avais peur. Mais finalement, les rebelles ne nous ont pas tués. »
« Tout le monde est prêt à affronter ce groupe terroriste »
Sans réseau téléphonique, impossible pour Yohannes, Zerfe et les autres de connaître la situation dans le nord de la région Amhara à l’heure actuelle. Pour l’adjoint au maire de Dessie, Said Youssouf, il est l’heure de se mobiliser pour aller reconquérir Kobo et ses environs : « Tout le monde est prêt à affronter ce groupe terroriste. À Dessie, nous avons accueilli tous ces déplacés. Mais maintenant, nous sommes aussi prêts à attaquer les rebelles. »
Des miliciens étaient d’ailleurs présents dans le camp d’Addis Fana pour tenter d’enrôler des déplacés.
Source: Rfi