Le ministère de l’intérieur nigérien a assuré que les « dispositions sécuritaires et sanitaires » étaient renforcées dans la zone de Bani Bangou et qu’une enquête avait été ouverte.
Après la mort de trente-trois personnes à la fin juillet dans le département de Bani Bangou (ouest du Niger), près de la frontière malienne, une nouvelle attaque vient de frapper cette zone. Lundi, « aux environs de 14 heures [16 heures à Paris], des individus armés non encore identifiés ont mené une attaque » contre un village du département, ciblant « des populations travaillant dans un champ » et qui « s’est soldée par la mort de quinze personnes et deux autres blessées », rapportait le ministère de l’intérieur nigérien dans un communiqué, mercredi 11 août.
Le département de Bani Bangou se trouve dans la région de Tillabéri, zone dite des « trois frontières » (Niger, Burkina Faso et Mali), théâtre depuis des années d’actions sanglantes de groupes djihadistes liés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique (EI).
Le 25 juillet, quatorze civils avaient été tués dans le village de Wiyé. Trois jours plus tard, dix-neuf personnes avaient été massacrées dans le village de Dèye Koukou, toujours dans le département de Bani Bangou, selon les autorités. Les assaillants étaient venus à moto et certaines victimes avaient été froidement abattues alors qu’elles travaillaient dans leurs champs, d’après des témoins.
Comme après ces deux attaques, le ministère de l’intérieur a assuré, mercredi, que les « dispositions sécuritaires et sanitaires » étaient renforcées dans la zone et qu’une enquête avait été ouverte pour retrouver les auteurs de ces tueries.
Des centaines de civils tués depuis le début de l’année
L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch a rappelé que plus de 420 civils avaient été tués, depuis le début de l’année, dans l’ouest du Niger lors d’attaques menées par des groupes djihadistes, qui ont également contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir.
Selon des bilans officiels, 307 civils ont été massacrés entre janvier et mars : 100 en janvier à Tchoma Bangou et Zaroumadareye, 66 le 15 mars lors d’attaques de véhicules qui rentraient d’un grand marché dans la région de Tillabéri, et 141 le 21 mars dans des localités, hameaux et campements de la région de Tahoua, également proche du Mali.
Les régions de Tillabéri et Tahoua demeurent instables malgré d’importants efforts pour tenter de les sécuriser. Un contingent de 1 200 soldats de l’armée tchadienne, réputée la plus aguerrie de la région, a été déployé dans la zone des « trois frontières », dans le cadre de la force multinationale antidjihadiste du G5 Sahel, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Dans le sud-est, le Niger doit également faire face aux atrocités des djihadistes nigérians de Boko Haram et de l’organisation Etat islamique en Afrique de l’Ouest.
Source: Le Monde