Depuis l’annonce d’un accord sur la reconnaissance du génocide en Namibie par l’Allemagne, les critiques fusent en Namibie. Elles se focalisent sur le fait que le texte ne prévoit pas de réparations, mais une aide au développement. Le chef de la diplomatie allemande a réagi ce mercredi au Parlement.
Un douloureux chapitre longtemps oublié de l’histoire allemande semblait clos avec l’accord annoncé il y a deux semaines entre Berlin et la Namibie sur la reconnaissance du génocide commis au début XXe siècle par l’Allemagne dans son ex-colonie.
Mais lors des questions d’actualité au Bundestag, le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a opposé une fin de non-recevoir aux demandes de réparations formulées par des responsables namibiens. « L’accord trouvé se fait sur une base exclusivement volontaire et il n’y aucun fondement légal au paiement. Il n’est donc pas comparable à des réparations », a-t-il déclaré.
L’accord trouvé récemment après cinq ans de négociations entre les deux pays prévoit que Berlin reconnaisse sa responsabilité historique et admette qu’un génocide a été commis dans l’ancienne colonie allemande au début du XXe siècle contre les minorités herero et nama.
Le texte paraphé le mois dernier et que les deux Parlements doivent encore ratifier prévoit le versement par l’Allemagne d’une aide de 1,1 milliard sur 30 ans pour l’acquisition de terres, la construction de routes ou l’adduction d’eau.
Mais l’opposition namibienne ainsi que des représentants des deux ethnies victimes du génocide dénoncent un « accord au rabais ». Ils souhaitent que le montant de l’aide soit augmentée et qualifiée de réparations. Ces critiques remettent en cause un déplacement sur place du ministre des Affaires étrangères allemand et des excuses du président Steinmeier devant le Parlement namibien.
Source: Rfi