Selon un responsable de l’école de Tegina, plus de 100 enfants ont été enlevés, mais plusieurs, âgés de 4 à 12 ans, ont été rapidement relâchés par les ravisseurs.
Les familles des nombreux élèves enlevés par des hommes armés dimanche 30 mai dans une école privée musulmane du Nigeria ont appelé le gouvernement à tout faire pour les aider à faire libérer les enfants. Mercredi, les autorités n’avaient toujours pas communiqué le nombre exact d’enfants enlevés, mais environ 200 se trouvaient dans l’école Salihu Tanko de Tegina, dans l’Etat du Niger, au moment de l’attaque. Selon un responsable de l’école, plus de 100 enfants ont été enlevés, mais plusieurs, âgés de 4 à 12 ans, ont été rapidement relâchés par les ravisseurs, car « trop petits pour marcher ».
« J’appelle le gouvernement à tout faire pour protéger ses citoyens et nos enfants avant tout », a déclaré à l’AFP Sa’idu Umar, le père d’un des enfants enlevés : « Nous espérons que les autorités vont faire plus pour ramener nos enfants. » Accroupis devant l’école, plusieurs mères et autres proches attendaient des nouvelles de leurs enfants. Certains étaient en larmes. « Jusqu’ici, les autorités ont fait du bon travail, mais nous voulons qu’elles fassent plus encore », a déclaré à l’AFP un autre parent, Muhammed Garba.
Cette attaque est la dernière d’une série d’enlèvements de masse d’écoliers ou d’étudiants ces derniers mois au Nigeria. Sans compter les écoliers kidnappés dimanche, au moins 730 enfants et adolescents ont déjà été enlevés depuis décembre 2020. Ces enlèvements sont pratiqués par des bandes armées, dont les membres sont communément appelés « bandits ». Depuis une décennie, ils terrorisent les populations dans le centre-ouest et le nord-ouest du pays, pillant des villages, volant le bétail et procédant à des enlèvements de masse contre rançon.
Les autorités affirment mener des négociations pour ramener les enfants sains et saufs. Elles déclarent cependant refuser le paiement d’une quelconque rançon. Le président Muhammadu Buhari a ordonné aux agences chargées de la sécurité du pays d’intensifier leurs efforts pour sauver les enfants. Outre les enlèvements de masse, le Nigeria fait face à d’immenses défis sécuritaires, notamment une insurrection djihadiste qui sévit depuis douze ans dans le nord-est et a fait plus de 40 000 morts.
Source: Le Monde