Au moins douze personnes, dont un officier supérieur de l’armée, ont été tuées et plusieurs blessées dimanche soir dans une embuscade tendue contre des véhicules dans le centre du Burundi, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
La police avait évoqué dimanche soir sur Twitter un bilan de huit morts lors d’un « vol à main armée sur quatre véhicules » à Muramvya, ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de la capitale économique Bujumbura.
Mais plusieurs sources interrogées lundi par l’AFP ont fait état de 12 morts.
« Dix personnes ont été tuées sur le champ et deux autres, dont une petite fille, ont succombé à leurs blessures », a déclaré une source administrative sous couvert d’anonymat.
« Il y a onze corps dans la morgue de Muramvya et un douzième corps, une femme qui a succombé pendant son transfert vers un hôpital de Bujumbura, se trouve dans une morgue là-bas », a également indiqué une source médicale.
Une dizaine de personnes ont également été blessées, selon cette source médicale et des témoins.
« Nous sommes attristés de voir encore une fois le Burundi perdre ses enfants par la faute de bandits. (…) Tous les criminels doivent être mis hors d’état de nuire », a réagi le président Evariste Ndayishimiye dans un tweet lundi.
Un officier de l’armée burundaise, le colonel Onesphore Nizigiyimana, ainsi qu’une de ses filles figurent parmi les victimes, selon la source administrative et des proches. Il revenait d’une fête familiale avec son épouse et ses trois filles quand l’attaque a eu lieu.
« L’embuscade a été tendue à quatre kilomètres du centre-ville de Muramvya par une dizaine d’hommes fortement armés qui ont tiré sur la voiture du colonel lorsqu’elle est arrivée à cet endroit, puis ils l’ont incendiée. Le colonel et une de ses filles ont été carbonisés dans leur véhicule », a précisé la source administrative.
Entretemps, trois autres véhicules, dont un bus, sont arrivés sur place et ont également été attaqués avec des fusils et des grenades.
« Les gens sont sous le choc car c’était une véritable opération militaire », a témoigné à l’AFP un habitant de Muramvya, sous couvert d’anonymat: « Ce groupe s’est replié ensuite dans la forêt de la Kibira après avoir pillé tout ce qui pouvait l’être ».
De telles embuscades sont de plus en plus fréquentes au Burundi. Au moins une dizaine de personnes avaient été tuées dans plusieurs attaques de ce type fin 2020.
Mi-avril, sept personnes avaient également été tuées dans la localité de Rusaka, dans la province voisine de Mwaro, dans l’attaque d’un bar attribuée par la police à des bandits armés.
Source: la Minute Info