Le TPLF, ancien parti au pouvoir, combat le gouvernement fédéral dans la province du Tigré au Nord, depuis novembre. L’OLA lui est un groupe armé Oromo favorable à l’auto-détermination du peuple Oromo, actif dans l’ouest de l’Éthiopie. Cette décision risque de plonger un peu plus le pays dans l’instabilité.
Le Parlement, contrôlé par le pouvoir, a voté à l’unanimité. Le TPLF et l’OLA sont désormais considérés comme des groupes terroristes. Les autorités les accusent de fomenter des violences ethniques, de miner l’autorité de l’État fédéral, d’armer, financer, entraîner et conseiller d’autres mouvements extrémistes.
Pour le Premier ministre, les attaques du TPLF et de l’OLA ont fait des milliers de victimes, avec en toile de fond un objectif politique, notamment de stopper les réformes d’Abiy Ahmed. Mais le texte va plus loin puisqu’il s’applique aux organisations et individus qui collaborent, ont des liens ou relations avec les idées et actions des deux organisations.
Selon plusieurs défenseurs des droits de l’homme, ce texte large pourrait servir de prétexte pour s’en prendre à des communautés ou des individus de manière arbitraire. Au point que le procureur général Gedion Timothewos a promis hier que les citoyens ordinaires ne seraient pas impactés.
L’ancien sous-secrétaire d’État américain Herman Cohen a jugé le texte « malvenu alors qu’il faudrait se tourner vers des mesures d’amnistie et de réconciliation ». Le chercheur Awol Allo a renchéri. Pour lui, ce texte démontre que le pouvoir veut « continuer sur le chemin de la guerre pour résoudre la crise politique » et que cette résolution « mine tout espoir d’une résolution pacifique, risquant d’aggraver les violences ».
D’ailleurs l’OLA a réagi. Le mouvement dit avoir proposé le dialogue, mais que les autorités avaient choisi « le chemin de la destruction pour rester au pouvoir ». Le groupe Oromo a donc décidé de déclarer une « guerre totale » aux autorités fédérales.
Source: Rfi