Législatives en Centrafrique: le gouvernement et l’ANE se veulent rassurants

AP Dépouillement dans le bureau de vote situé au sein du lycée Boganda, à Bangui, la capitale centrafricaine, lors du premier tour des législatives le dimanche 27 décembre 2020.

118 circonscriptions sont appelées à voter pour les législatives ce dimanche 14 mars. Deuxième tour pour 49 circonscriptions, alors que 69 vont revoter, car empêchées ou le vote annulé lors du 1er tour le 27 décembre dernier. En effet, les groupes armés qui contrôlaient les deux tiers du pays avaient fortement perturbé le scrutin par des intimidations, des bureaux de vote saccagés, des bulletins brûlés. Cette fois-ci les électeurs s’interrogent : le scrutin va-t-il pouvoir se dérouler normalement ?

Le gouvernement se dit prêt et confiant. La situation est totalement différente du premier tour, assure le porte-parole du gouvernement. « Nous en avons tiré les leçons et renforcé le plan de sécurisation », affirme Ange Maxime Kazagui, avec l’instauration de zones prioritaire de sécurité, un déploiement plus important des Faca, de la police et de la gendarmerie. Et surtout une reconquête du territoire.

« Le gouvernement est allé prendre possession de plusieurs villes qui étaient entre les mains des groupes armés et dans lesquels le vote n’a pas pu avoir lieu. Je pense qu’il y en a au minimum une dizaine. Cela nous met dans de meilleures conditions pour que ces élections aient lieu dans une minoration des risques. »

Ces dernières semaines les Forces armées centrafricaines soutenues par leurs alliés russes et rwandais se sont déployées dans une grande partie de l’ouest du pays : Carnot, Bouar, Bozoum, Bossangoa, mais également à l’est Bambari, Bria

Zéphirin Kaya, chargé de communication de l’Observatoire national des élections, s’en félicite. Cela va permettre de déployer des observateurs à l’extérieur de la capitale, estime-t-il. « C’est une avancée, parce qu’au premier tour, beaucoup de villes de province n’étaient pas couvertes par l’observation électorale. Même les observateurs internationaux sont restés dans Bangui et les villes mitoyennes. Cette fois-ci, avec la conquête de ces villes, nous allons pouvoir faire une observation. »

Les observateurs de l’ONE ne pourront toutefois pas se déployer partout. Certaines zones sont toujours sous contrôle des groupes armés.

Ajustements

De son côté, l’Autorité nationale des élections en charge de l’organisation du scrutin assure avoir opéré des ajustements par rapport aux dysfonctionnements observés lors du premier tour, notamment concernant la non-distribution des procès-verbaux aux partis politiques. Les nombreux exemplaires devaient être remplis à la main à la lumière de lampes torches. C’est une difficulté techniquement réglée, assure Mathias Morouba le président de l’ANE, interrogé par notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset.

« Nous avons amélioré les documents de traitement des résultats. À titre d’exemple, ces documents sont des feuilles de résultats carboniques. Le résultat que nous allons mentionner sur la première feuille va ressortir sur la dernière feuille. Aujourd’hui, nous avons fait en sorte que tous les candidats en lice puissent avoir, à la fin du scrutin, la feuille de résultat dans tous les bureaux de vote. »

Autre problème soulevé par certains observateurs. Lors du premier tour, le nombre de votes étonnement élevé par dérogations. La Cour constitutionnelle avait d’ailleurs annulé une partie de ces votes dans certaines circonscriptions. « Nous avons sorti une circulaire pour préciser le vote par dérogation. Il y a certainement eu ici, à un moment, beaucoup de confusion sur l’utilisation de registre de vote par dérogation. Mais aujourd’hui, les choses ont été reprécisées. »

La circulaire précise qu’il faut être membre des forces de sécurité, délégué des candidats, fonctionnaires ou observateurs et être localisé dans sa circonscription pour pouvoir user du vote par dérogation.

   Source: Rfi