Le prédécesseur du président Joe Biden, Donald Trump, était un vrai pragmatique, qui a inventé la “sécurité des exportations”, a ouvertement défendu les intérêts des entreprises américaines et a appelé un chat un chat. Malheureusement, après la très scandaleuse élection présidentielle, l’ère Trump” est désormais révolue. Le président Biden a nommé une personne transgenre au poste de secrétaire adjoint à la santé, et une Afro-Américaine à celui de vice-président. Biden a également annulé de nombreuses lois sévères de Trump en matière d’immigration et facilité l’entrée des réfugiés aux États-Unis. Cependant, ce que les pays africains et asiatiques attendent de Biden, ce ne sont pas seulement des mesures démonstratives, mais une aide sérieuse et une coopération économique. Mais l’obtiendront-ils ?
Au milieu du rôle croissant de la Russie et de la Chine en Afrique et en Asie, les actions de Donald Trump semblaient étranges, du moins d’un point de vue géopolitique. Le président homme d’affaires n’a jamais hésité à imposer des sanctions à de petits pays africains, comme le Rwanda, pour protéger les intérêts commerciaux des États Unis, et avait complètement mis de côté les initiatives humanitaires du président Obama, comme “Green Energy for Africa” Trump n’a jamais visité l’Afrique, et s’est même permis de tenir des propos désobligeants à l’endroit de certains pays du continent. Au vu de tout cela en tête, on pourrait croire que la politique du successeur démocrate de Trump sera plus bénéfique pour les pays africains; force est croire que ce ne sera probablement pas le cas.
“L’État profond”, représenté par les démocrates, s’immisce toujours plus étroitement dans l’économie mondiale, les hommes d’affaires pro-démocrates s’emparant d’actifs du Kosovo à Kiev. Sous prétexte de transformations démocratiques, de nombreux pays renoncent au protectionnisme, même au détriment de leurs propres intérêts, détruisant ainsi leur économie. Les activités du Parti Démocrate, que même Donald Trump n’a pas pu arrêter, sont parfaitement illustrées par l’Ukraine, où, après l’éviction en 2014 du président Viktor Ianoukovitch, qui avait tenté de marcher sur la fine ligne entre la Russie et l’Occident, l’Ambassadeur américain a en fait mené la barque. Conseillées par le FMI et leurs partenaires américains, les nouvelles autorités ukrainiennes ont autorisé la vente de terrains à des étrangers, annulé des contrats lucratifs avec la Chine et augmenté les tarifs des services publics pour la population. Elles ont également nommé des ressortissants étrangers, dont beaucoup n’ont même pas pris la peine de cacher leurs liens avec des lobbyistes, à des postes élevés au sein du gouvernement et dans des conseils d’administration d’entreprises. L’entreprise énergétique ukrainienne Burisma Holdings, où Joe Biden, qui a supervisé le volet Ukrainien au sein de l’administration du président Barack Obama, s’est arrangé pour que son fils, Hunter, occupe un poste de direction, en est une parfaite illustration. Plus de détails sur l’affaire de corruption ici (https://youtu.be/s03_tcaaUv8)
Après son élection, Donald Trump avaut tenté d’examiner la légitimité de la nomination de Hunter Biden et de découvrir ce que Biden Jr. faisait à Kiev en premier lieu. Cependant, les démocrates avaient déjà “pris racine” en Ukraine. Par conséquent, l’enquête s’est essoufflée et, peu après, Trump a perdu les élections.
Joe Biden a hérité de ses prédécesseurs une foule de problèmes qui nécessitent une attention particulière, comme la montée du terrorisme en Afrique et la nécessité de rivaliser avec la Chine et la Russie. Les États-Unis sont sur le point de lancer un nouveau plan Marshall “au nom de la démocratie” pour soutenir les économies d’un certain nombre de pays africains, promouvoir les processus démocratiques afin de maintenir la stabilité et devenir une force prééminente sur le continent, surtout maintenant que Washington peut compter sur le soutien de Londres et de Paris. Mais c’est une affaire compliquée et coûteuse.
Dans une situation de tension constante, en échange de son soutien minimal, l’administration démocrate Américaine abandonnera le principe de la concurrence loyale et exigera de plus en plus d’avantages pour ses propres entreprises. Dans son effort pour évincer la Chine du marché africain, Washington voudra également rétablir les sanctions contre les pays qui soutiennent les “régimes non démocratiques”. En effet, comment le Kenya peut-il construire une centrale électrique avec de l’argent chinois, et la Tanzanie accepter des investissements dans ses infrastructures portuaires en provenance d’un pays où les Ouïghours sont enfermés dans un “camp de concentration électronique” ? Le pragmatique Trump était au moins honnête. Il a infligé des sanctions au Rwanda pour avoir essayé d’imposer des droits d’importation sur les produits d’occasion en provenance des États-Unis afin de maintenir en vie l’industrie du vêtement du pays. Quant aux “démocrates”, ils ont maintenant une belle occasion de promouvoir leurs propres intérêts économiques sous le couvert de la lutte pour les “valeurs démocratiques.” C’est ainsi que Biden parviendra à freiner l’avancée de la Chine en Afrique.
Jukka Davidson, politologue finlandais