Madagascar: la société civile interpelle le gouvernement sur sa gestion du Covid-19

AFP - RIJASOLO Dépistage du Covid-19 au centre médical d'Andohatapenaka à Antananarivo, le 20 juillet 2020.

Depuis plusieurs semaines, le nombre de contaminations ne cesse d’augmenter. Le pays enregistre au total 24 426 cas et 418 décès. Une deuxième vague plus meurtrière que la précédente et qui compte plus de cas graves. Ce mercredi, les organisations de la société civile engagées dans le domaine de la santé ont tenu une conférence de presse. Les mesures et la stratégie de riposte prises par les autorités pour contenir la propagation sont insuffisantes au vu de l’augmentation alarmante du nombre de cas, estiment-elles.

Avec 2 600 cas dont 150 formes graves recensées en seulement 15 jours, la société civile tire la sonnette d’alarme. L’ouverture d’un centre dans la capitale pour accueillir les malades du Covid-19, en plus des hôpitaux, n’est pas suffisante, explique le docteur Jean-Claude Rakotomalala, président de la Coalition malgache pour le renforcement du système de santé (Comaress).

« C’est très alarmant. Le risque, c’est la saturation de l’hôpital, parce qu’un malade de forme grave reste à l’hôpital jusqu’à deux semaines, [voire] trois semaines. C’est sûr que si ça augmente, il y aura un manque de place d’ici peu de temps pour les autres malades, d’autant plus que l’hiver va commencer dans le pays. Une forme grave, ça veut dire que les malades attendent pour venir se soigner. La population ne peut pas attendre. Dès qu’il y a un signe, il faut rejoindre un centre de santé. »

La société civile réclame la multiplication des lieux de prises en charge et de tests. À Antananarivo, seul un centre permet un dépistage gratuit.

Hony Radert, secrétaire général du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes, déplore le manque de moyens dans les hôpitaux : « Nous avons déploré le décès d’un de nos collègues du Covid-19 suite à un manque d’oxygène au niveau de l’hôpital où il était soigné. Comment ça se fait ? Nous avons de l’argent, nous avons eu des intrants. Pourquoi n’avons-nous pas eu des intrants suffisants là où on soigne les gens. On ne voit pas que l’argent a été utilisé correctement. Et c’est là où on réclame encore une fois la transparence. » 

  Source: Rfi