Centrafrique: l’opposant et député Anicet-Georges Dologuélé empêché de quitter son pays

REUTERS/Siegfried Modola Anicet-Georges Dologuélé, président du parti d’opposition Union pour le renouveau centrafricain (URCA).

Arrivé deuxième à la présidentielle de décembre, il souhaitait se rendre en France pour des soins médicaux, selon son porte-parole. Les autorités invoquent de « nouvelles mesures » prises dans le cadre de l’état d’urgence et des enquêtes en cours sur les liens entre les rebelles de la CPC et « certaines personnalités politiques ».

Selon, le porte-parole du gouvernement Ange-Maxime Kazagui, si Anicet-Georges Dologuélé s’est vu refuser le droit d’embarquer mercredi, c’est faute d’avoir pu fournir une autorisation de sortie du territoire délivrée par le ministère de la Sécurité. Elle est obligatoire désormais, dit-il, dans le cadre de l’état d’urgence et des enquêtes en cours sur la tentative de coup d’État lancée en décembre par les rebelles de la CPC.

« Les autorités centrafricaines mènent un certain nombre d’enquêtes, non pas sur Mr Dologuélé, je voudrais le préciser, pour connaître les différentes corrélations entre la CPC et certains partis politiques et certaines personnalités et c’est dans ce cadre que des dispositions ont été prises afin que les sorties des personnalités publiques du territoire soient validées au préalable par les autorités. »

Une enquête est-elle ouverte directement contre Anicet-Georges Dologuélé ? « Non », répond le porte-parole, il s’agit bien selon lui d’une mesure générale. Une mesure « illégale », répond Christian Gazam Betty, porte-parole d’Anicet-Georges Dologuélé. Il dénonce une dérive de l’état d’urgence et déplore que l’opposant n’ait été informé de cette nouvelle mesure que la veille par voie diplomatique.

« Lorsqu’il y a des enquêtes, les personnes concernées doivent être notifiées. On ne peut pas décréter qu’à cause d’une enquête générale, tout le monde est bloqué. Et lorsque des dispositions de cette nature sont prises, il appartient à l’autorité suprême de notifier les institutions », en l’occurrence l’Assemblée nationale, estime le porte-parole, Anicet-Georges Dologuélé étant député. « Par ailleurs, assure Christian Gazam Betty, à aucun moment la justice n’a saisi l’Assemblée nationale pour demander une potentielle levée de son immunité parlementaire pour qu’il soit entendu par rapport à une enquête. À cause de l’état d’urgence, le président aurait donc tout le droit de décider de la libre circulation des personnes dans le pays ? Non. Ce n’est pas le cas. »

Le porte-parole déplore une mesure « humiliante », contradictoire selon la volonté affichée par le président d’organiser sous peu un dialogue républicain dans le pays.

 Source: Rfi