Au Nigeria près de neuf millions de personnes dépendant de l’aide humanitaire et les besoins restent énormes : manque d’infrastructure, difficultés d’accès aux soins de santé et de nombreux déplacés qui ne parviennent pas à retourner chez eux. Les humanitaires tentent d’attirer l’attention sur cette crise qui semble passer au second plan en raison de la pandémie de Covid-19.
Les humanitaires constatent avec amertume un fléchissement constant de l’aide financière des partenaires au développement en direction du nord-est du Nigeria. Il faut dire que cette crise s’installe dans la durée, plus de dix ans d’insécurité. Sur le terrain, les familles déplacées tentent de reconstruire leur quotidien : ces personnes sont toujours victimes de l’insécurité.
« Certaines familles retournent dans leurs villages qui semblent être sûr. Et quelques semaines plus tard, ces lieux retombent dans l’insécurité. Ce sont des villages où les services de bases sont inexistants. Les gens ne parviennent pas à retrouver une vie normale et leurs activités », explique Edward Kallon, le coordonnateur de l’aide humanitaire pour les Nations unies au Nigeria.
Autre problème : les partenaires qui financent la crise humanitaire sont paralysés par la crise de Covid-19. Résultat : les aides sont moins importantes, voire inexistante.
« Nous assistons à une baisse drastique de l’aide financière à cause de l’épidémie de Covid-19. Nous sommes au premier trimestre de l’année 2021 et aucune activité programmée n’a pu démarrer correctement. Les aides financières sont dirigées vers les localités les plus touchées par la pandémie », se désole Ann Darman, qui fait partie du Réseau des femmes de la société civile dans le Borno.
L’année dernière, les ONG n’ont reçu que la moitié des ressources financières nécessaires pour mener leurs activités d’assistance auprès des personnes déplacées dans le nord-est du Nigeria.
Source: Rfi